S’il y a un secteur qui n’a pas été impacté par la crise politique Algérie-France, c’est celui du gaz. Les contrats ont été maintenus et les livraisons algériennes se sont poursuivies malgré “la volatilité des relations politiques entre les deux pays”, a assuré le PDG de TotalEnergies, la plus grande entreprise énergétique française.

Sur LCI, il a été demandé à Patrick Pouyanné si “la nécessité d’approvisionner la France justifie qu’on se rapproche de l’Algérie”. Dans sa réponse, le PDG a laissé entendre que les approvisionnements n’ont jamais été impactés par la crise. Sur le prix du gaz algérien, il n’a pas fourni de chiffres. Le PDG de TotalEnergies a donné toutefois une indication.


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“Le gaz fait partie de la relation avec l’Algérie, mais il y a d’autres sources de diversification. Le gaz algérien, on le paye au même prix que le gaz américain. La différence est qu’il est un peu plus près, il faut juste traverser la Méditerranée”, a-t-il d’abord précisé.

L’Algérie a exporté pour 5 milliards d’euros d’hydrocarbures vers la France en 2024 dont 2,4 milliards d’euros de gaz.


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Le PDG du géant énergétique français a souligné les bonnes relations avec la compagnie pétrolière algérienne. Contrairement à l’Espagne et à l’Italie qui sont reliés par des gazoducs avec l’Algérie, la France achète du GNL d’Algérie qui est transporté par méthaniers.

“En tout cas, ce que je peux vous dire de ce point de vue-là, c’est que la relation entre TotalEnergies et Sonatrach sur le gaz, le gaz naturel liquéfié, sont égales. C’est-à-dire qu’on a maintenu le contrat malgré la volatilité des relations politiques entre les deux pays, et on maintient les relations de façon constante”, a assuré Patrick Pouyanné.


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Les investissements de Total semblent aussi épargnés par les répercussions de la crise politique. À la question de savoir s’il y a “un potentiel d’affaires important avec l’Algérie”, le PDG a répondu qu’il y a des affaires, “comme toujours, dans tous les pays”, rappelant que, récemment, la compagnie française a obtenu un permis d’exploration en Algérie. “Je trouve que ça passe inaperçu, mais nous, nous continuons à travailler et nous travaillons”, dit-il.

En juin dernier, l’ouverture des plis d’un appel d’offre lancé en octobre 2024 par l’Agence algérienne de valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), a abouti à l’attribution de permis de recherche et d’exploration dans cinq sites du Sahara algérien à huit compagnies étrangères, dont TotalEnergies.

Pouyanné a plaidé pour la non-politisation des relations économiques entre les deux pays.

“Moi, ma position c’est de travailler avec le patron de l’entreprise nationale algérienne. Je n’ai pas besoin de demander au président Tebboune d’aller négocier, ni au président Macron de négocier les contrats pour TotalEnergie. Je pense que, justement, moins nous politiserons ces relations économiques, meilleures seront ces relations entre les entreprises”, a-t-il estimé.