C’est dans la nuit du 20 au 21 novembre, que la façade du Fonds régional d’art contemporain (Frac) Bretagne a été taguée. Des inscriptions portant de graves accusations envers le directeur des lieux Étienne Bernard qui a pris ses fonctions en juillet 2019. Sur les murs en verre on peut notamment lire : « On te voit » « Dégage » ou encore « Directeur agresseur ». Des inscriptions en lien avec la diffusion d’un post anonyme sur Instagram où un jeune homme rapporte un évènement survenu à Paris en 2008.
Vendredi, un conseil d’administration s’est tenu au cours duquel ce sujet a été abordé. « Ces accusations n’ont à ce jour fait l’objet d’aucune plainte devant l’autorité judiciaire. Dans ce contexte et en accord avec la gouvernance du Frac, son directeur, qui conteste fermement les faits qui lui sont reprochés, a pris l’initiative de se mettre en retrait de la direction de l’établissement » explique dans un communiqué Madeleine Louarn, la présidente du Frac Bretagne.
(Photo transmise au Télégramme)Enquête interne
Au vu de la situation une enquête interne va être diligentée et un dispositif d’écoute et d’accompagnement devrait être proposé aux personnels. Une démarche qui est mise en place alors que le Frac, en lien avec la Drac Bretagne, la Ville de Rennes et la Région Bretagne, explique réaffirmer « son engagement total dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes ». Pour Benoît Careil, adjoint à la culture à la ville de Rennes et membre du conseil d’administration du Frac : « Il faut que toute la lumière soit faite, que la parole se libère, que chacun puisse parler librement, y compris la personne mise cause, afin que l’on puisse savoir ce qui s’est réellement passé. Le Frac est un établissement culturel le plus en pointe sur ces questions. Il y a notamment une politique de prévention des violences sexistes et sexuelles particulièrement remarquable. C’est insupportable de voir, malgré ces efforts, ces accusations qui entachent l’image de cet équipement culturel ».
L’établissement a ainsi adopté en 2023 un plan d’action dédié qui repose « sur des engagements forts en matière d’inclusion, d’accessibilité, d’égalité de genre et de respect des droits culturels », rappelle la présidente du Frac.