
Jeudi 20 novembre 2025, dans un train Bordeaux-Paris, Margot Demeurisse, Dony London, Sylvain Gautier, Morgane Meli et Mathieu Delaplace se sont produits à bord d’un TGV Inoui Comedy Club.
SNCF VOYAGEURS
Au départ, personne n’était là pour rire. Le comedy clubdevait avoir lieu dans un premier TGV Inoui Bordeaux-Paris, celui de 15 h 46, mais celui-ci a été retardé de plus d’une heure. L’équipe a dû prendre une décision : tout basculer dans un autre train prévu au même horaire. Résultat, ce sont les voyageurs du « Train B », qui n’étaient absolument pas concernés par l’animation, qui allaient assister au spectacle…

Jeudi 20 novembre 2025, dans un train Bordeaux-Paris, Margot Demeurisse, Dony London, Sylvain Gautier, Morgane Meli et Mathieu Delaplace se sont produits à bord d’un TGV Inoui Comedy Club.
SNCF VOYAGEURS
Au départ, personne n’était là pour rire. Le comedy club devait avoir lieu dans un premier TGV Inoui Bordeaux-Paris, celui de 15 h 46, mais celui-ci a été retardé de plus d’une heure. L’équipe a dû prendre une décision : tout basculer dans un autre train prévu au même horaire. Résultat, ce sont les voyageurs du « Train B », qui n’étaient absolument pas concernés par l’animation, qui allaient assister au spectacle.
Beaucoup se retrouvent dans la voiture-bar faute de places ailleurs. Émile, lui, n’attendait rien d’autre qu’un trajet sans histoire : « Je faisais le trajet pour rentrer du travail comme d’habitude. Je n’avais pas de place assise, alors je me suis retrouvé dans le bar… Et je découvre un comedy club ! Je n’étais absolument pas au courant. »
Pendant ce temps, derrière le comptoir, les techniciens s’affolent : câbles déroulés, projecteurs vissés à la hâte, adhésifs noirs fixés tant bien que mal. « L’originalité du concept, c’est que ça se passe dans un train », explique Nicolas de Beaucé, responsable du développement commercial de TGV Inoui. « C’est étroit, ça bouge… Alors on a travaillé avec un scénographe pour créer une scène mobile, démontable. Et surtout rapide à installer. »
« Tu sens que tu n’es pas stable. J’avais peur de finir éclatée contre une vitre ! »
« Une vraie expérience ! »
Il est presque 17 heures quand les lumières s’éteignent. Le train doit arriver à Montparnasse à 17 h 49 : le spectacle tiendra moins d’une heure. Les voyageurs, excités, s’installent sur des petits poufs noirs. L’un des comédiens prend le micro : « On va rire à 320 km/h ! Faites du bruit ! » Le public répond immédiatement. Le wagon bascule dans une autre ambiance.
Sur scène, cinq humoristes bordelais du théâtre L’Estrade se succèdent. Cette petite salle installée au cœur de la gare Saint-Jean est devenue un repaire de jeunes talents, portée par la multiplication des comedy clubs à Bordeaux. Une tendance nationale, mais particulièrement dynamique dans la capitale girondine.
Après ses imitations qui ont conquis les spectateurs, Mathieu Delaplace revient sur son passage : « Faire mes mimiques en tanguant comme ça, c’était vraiment quelque chose. Une vraie expérience ! » Morgane Méli, 32 ans, rit en repensant à sa prestation : « J’avais déjà joué sur un bateau, mais jamais dans un train. Tu sens que tu n’es pas stable, que tout peut secouer d’un coup. J’avais peur de finir éclatée contre une vitre ! »
Puis vient Sylvain Gautier, qui provoque une pluie de rires avec un sketch taquin sur les Bordelais : « Je les trouve gavé arrogants. Ils font tous du vélo sans les mains ! » Derrière la cloison, le paysage file, mais personne ne semble s’en soucier. Pendant quarante-cinq minutes, le train n’est plus vraiment un train : c’est un petit théâtre roulant.
Des voyageurs devenus spectateurs
Dans le public, les rires fusent. Agnès, salariée SNCF, a cédé sa place à des clients et s’est ainsi retrouvée en voiture-bar : « Je ne savais absolument pas qu’il y avait un spectacle, mais c’est génial. Ça met de l’ambiance, ça permet à de jeunes artistes de se faire connaître. J’ai passé un excellent moment. »
Pour la SNCF, cet événement s’inscrit dans une série d’animations destinées à « enrichir l’expérience de voyage » : concerts, rencontres d’entrepreneurs, ateliers autour du climat… Cette deuxième édition du comedy club vise à soutenir les jeunes humoristes et à surprendre les voyageurs du quotidien. « Dans le futur, il y aura sans doute d’autres opérations, avec la même scène mobile », assure Nicolas de Beaucé.
Dans le wagon, certains filment des sketches, d’autres hochent la tête au rythme des blagues. On lit dans les yeux une forme de stupeur amusée : celle d’assister à un moment improbable, presque intime, dans un lieu qui ne l’est pas.
Arrivée à Montparnasse, fermeture du rideau
À 17 h 49, Montparnasse apparaît derrière les vitres. Le projecteur s’éteint, les rideaux se replient, les câbles disparaissent sous le comptoir. Le wagon-bar retrouve peu à peu son aspect habituel, comme si rien ne s’était passé. Les voyageurs se dispersent, légèrement sonnés, un peu enchantés.