Dans le dernier match de sa tournée automnale, l’Angleterre a résisté au retour des Argentins (27-23) et enchaîne une onzième victoire de suite. En fin de match, le Toulousain Juan Cruz Mallia est sorti blessé en boitant après un contact avec Tom Curry.

Ce dimanche après-midi, la mythique pelouse du stade de Twickenham, désormais officiellement dénommé Allianz Stadium, accueillait un choc très attendu de la tournée d’automne 2025 entre l’Angleterre et l’Argentine. Il faut dire que les deux équipes avaient remporté leurs deux premiers tests du mois de novembre (les Anglais face aux Néo-Zélandais et aux Fidjiens, les Argentins contre les Gallois et les Écossais). Ainsi, cet affrontement allait consacrer une nation terminant l’année 2025 par trois succès.

Rapidement, dans ce match, ce sont les joueurs de Steve Borthwick qui ont dominé les débats. D’entrée, d’abord, George Ford, en spécialité, a tenté et passé un drop entre les perches des Pumas (3-0, 9e). Une ouverture du score faisant suite à deux touches pas droites du talonneur argentin Julian Montoya (4e, 6e). Il s’agissait alors du premier symptôme de la passivité argentine du premier acte. Quelques minutes après le drop, Bautista Delguy et Juan Cruz Mallia étaient effectivement pris au piège sur un ballon haut au niveau de la ligne médiane. Ils ne contrôlaient pas un ballon qui arrivait ainsi comme par magie sur Max Ojomoh, qui partait seul à l’essai (10-0, 10e).

Par la suite, l’Argentine, dominatrice territorialement, manquait beaucoup d’occasions : un en-avant de Thomas Gallo à un mètre de la ligne à la suite d’une mêlée bien placée (14e), un pack retourné dans l’en-but anglais (18e), une pénalité manquée par Santiago Carreras (21e) ou encore un en-avant de Pedro Rubiolo sur une passe manquée à sa destination (24e). C’est ainsi que ce qui devait arriver arriva via le pied magique de George Ford. Sur la médiane, ce dernier voyait Immanuel Feyi-Waboso seul sur son aile droite et lui adressait un coup de pied millimétré qui lui permettait d’aller à l’essai en coin (17-0, 26e).

Le retour des Pumas en seconde période

Tout semblait alors sourire aux Anglais qui, ultra réalistes, s’offraient un joli matelas de points d’avance. Si Tomas Albornoz permettait aux siens d’ouvrir leur score avant la pause (17-3, 35e), les Pumas ne passaient pas loin de la correctionnelle juste de part et d’autre de la sirène : d’abord sur une pénalité manquée par George Ford (39e) puis sur un essai refusé à Luke Cowan-Dickie, qui avait perdu le contrôle du ballon avant de l’aplatir à la suite d’une pénaltouche (42e). C’est ainsi que les deux équipes regagnaient les vestiaires sur le score de 17-3. On voyait alors mal comment les Pumas allaient pouvoir revenir au score.

Sauf que la grinta argentine n’est plus à démontrer (parlez-en aux pauvres Écossais, remontés de 21 points le week-end dernier). Dès la reprise du jeu, on sentait que l’équipe sud-américaine était différente, et surtout plus réaliste. Très vite, Justo Piccardo parvenait effectivement à marquer le premier essai argentin de l’après-midi sous les perches (17-10, 46e) puis Tomas Albornoz profitait de l’indiscipline anglaise pour enchaîner deux pénalités (17-13, 51e ; 17-16, 60e). À l’heure de jeu, le suspense était ainsi totalement relancé.

Une folle fin de match !

Après un long passage à vide, le XV de la Rose se réveillait finalement, notamment à la suite d’une pénalité remportée en mêlée (62e). Dans la foulée, si George Ford ratait un drop (64e), une pénaltouche était victorieuse avec un essai inscrit par Henry Slade sous les perches à la suite d’un superbe offload de Max Ojomoh (24-16, 67e). Henry Pollock grattait ensuite un ballon important (70e) puis les siens inscrivaient une nouvelle pénalité par George Ford (27-16, 72e). La fin de partie n’était cependant pas une promenade de santé puisque les Argentins ne lâchaient rien du tout. Si Joaquin Oviedo voyait son essai être refusé pour un en-avant avant d’aplatir (80e), Alex Coles écopait d’un carton jaune (80e).

Avant la sirène, les Pumas donnaient tout et allaient à l’essai, cette fois de façon légale, par Rodrigo Isgro (27-23, 80e). Les Sud-Américains étaient ainsi à portée de tir du XV de la Rose, mais avaient 90 mètres de terrain à remonter. Patiemment, ils avançaient sur la pelouse londonienne, portés par une percée de Santiago Carreras pour arriver dans les 22 mètres. Une pénalité était alors sifflée et ils allaient en touche à 5 mètres. C’est alors que la machine s’enrayait avec un lancer récupéré par les Angais, qui s’empressaient de jeter le ballon en touche.

Ainsi, les Anglais l’emportaient 27-23 au bout du suspense et décrochaient une onzième victoire de suite en 2025, la troisième sur cette tournée d’automne. Définitivement, à deux ans de la Coupe du monde australienne, on peut affirmer que le XV de la Rose est de retour parmi le gratin du rugby mondial.