Par
Adrien Filoche
Publié le
24 nov. 2025 à 8h02
Émilie Mura Dufourmantelle le reconnaît, passer pour la première fois la porte d’un cabinet de thérapeute n’est pas toujours chose aisée. Afin de démocratiser sa pratique, de faciliter l’accès à la psychanalyse, et aussi de se faire connaître dans la région par la même occasion, cette psychanalyste installée à Canteleu, près de Rouen, propose un concept inédit : une première séance gratuite dans des salons de thé. On vous explique sa démarche.
Psychanalyste, sexologue et coach professionnelle
En pleine reconversion, Émilie Mura Dufourmantelle a travaillé pendant 20 ans à Paris en tant que directrice des ressources humaines. « J’étais un peu frustrée de ne pas pouvoir aller plus loin dans la résolution des problématiques personnelles. Je voulais apporter un accompagnement plus poussé », souligne-t-elle.
Déterminée, elle se forme dans un premier temps pour du coaching professionnel, avant de développer son expérience dans la psychanalyse. Parallèlement, elle étudie la sexologie pour parfaire son expertise et devient membre du syndicat national des sexologues cliniciens (SNSC). Aujourd’hui, Émilie revêt trois casquettes : thérapeute en psychanalyse, sexologue et coach professionnelle.
Après un passage dans l’Eure, la psychanalyste décide finalement d’installer son cabinet à Canteleu en 2025. Et puis, lui vient cette idée. Pour cette grande amatrice de thé, tout est en réalité parti d’un jeu de mots : thé-rapie. « J’ai essayé de trouver un moyen de lier les deux », explique-t-elle en souriant. Et d’ajouter : « J’ai annoncé ça sur Instagram et ça a tout de suite plu. »
Des séances de thé-rapie gratuites
Le 11 novembre dernier, la première séance de thé-rapie d’Émilie s’est déroulée chez Dame Cakes, ce salon de thé bien connu de tous les Rouennais. Mais comment cela fonctionne ? Pendant deux heures, Émilie se rend sur place et reçoit ses patients. « Ce sont des séances condensées en 15 minutes. C’est l’occasion de faire connaissance, mais aussi d’amorcer une première consultation pour ceux qui le souhaitent », note la psychanalyste.
Pour être certain d’avoir un créneau, le mieux est de faire une réservation via son cabinet ou ses réseaux sociaux. « On peut aussi venir à l’improviste, mais c’est plus aléatoire », souligne-t-elle.
Le 11 novembre, Émilie a ainsi pu consulter six patients. Sur les profils, « il y a des gens qui viennent pour simplement se renseigner, mais aussi d’autres qui suivent une vraie première consultation ».
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La séance est totalement gratuite. La seule contrepartie, c’est de prendre une consommation dans le salon de thé.
Émilie Mura Dufourmantelle
psychanalyste installée à Canteleu
Et pour ceux qui souhaitent poursuivre la thérapie, Émilie propose également une séance découverte gratuite, cette fois-ci en cabinet. « Je fais aussi des séances par visioconférence en fonction des disponibilités et des besoins », souligne-t-elle.
Démocratiser l’accès à la thérapie
Cette initiative est pour Émilie un véritable moyen de démocratiser sa pratique : « Aujourd’hui, la psychanalyse souffre encore d’une image trop élitiste. On pense à quelque chose de cher et de long. »
L’idée de ces séances gratuites, c’est aussi de toucher le public des plus jeunes (même s’il n’est pas le seul ciblé). Alors que la santé mentale a été déclarée Grande Cause nationale de l’année 2025, l’idée de la psychanalyste est la suivante : ouvrir la thérapie au plus grand nombre.
Beaucoup se disent qu’ils ne sont pas légitimes à venir en thérapie, qu’ils n’ont que des petits problèmes. Il y a aussi parfois de la honte. Il faut gommer ces barrières.
Émilie Mura Dufourmantelle
psychanalyste installée à Canteleu
Le 6 décembre 2025, Émilie organise une nouvelle séance de thé-rapie, cette fois-ci au Fancy Coffee situé rue de la République. Elle l’assure, « il y aura encore d’autres séances de thé-rapie comme celle-ci ».
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