Une nouvelle polémique sur fond de soupçons d’antisémitisme dans le Rhône. Vendredi, la Licra a dénoncé sur ses réseaux sociaux une publication d’un professeur d’histoire médiévale, enseignant à Lyon-2. « On peut être professeur d’Histoire d’université, se croire progressiste, et faire des listes comme on en faisait sous l’Occupation », dénonce l’association.
Dans le groupe Facebook public « La Grande H : Histoire & idées », le professeur Julien Théry a publié une liste de vingt noms parmi lesquels Yonathan Arfi, le président du Crif, l’acteur et réalisateur Yvan Attal, Raphaël Enthoven, le dessinateur Joann Sfar ou encore l’animateur Arthur. Ces personnalités, de confession juive, sont présentées comme « vingt génocidaires à boycotter en toutes circonstances ».
L’université condamne
« L’appel au boycott de personnes physiques, c’est de la provocation à la discrimination et à la violence », dénonce la Licra, qui assure se tenir « à la disposition de chacune des personnes diffamées pour les assister en justice ». L’affaire est remontée jusqu’au président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, qui a dénoncé sur X « l’antisémitisme ordinaire d’extrême gauche dans nos universités ».
L’université Lyon-2, contactée par Le Progrès, assure condamner « avec la plus grande fermeté le contenu de cette publication, qui ne représente aucunement notre université ni les valeurs qu’elle défend et transmet ». « Tout en reconnaissant à ce collègue, qui n’exerce aucune fonction de représentation de notre établissement, un droit absolu d’expression à titre individuel et privé, nous n’en sommes pas moins très choqués par un procédé dont nous nous désolidarisons complètement », poursuit l’université, qui envisage « des mesures ».
Le professeur se défend
Le professeur incriminé, Julien Théry, a dénoncé sur son compte Bluesky une « capture d’écran falsifiée » publiée par la Licra, en réponse à un de ses articles publiés chez Hors-Série, intitulé « L’antisémitisme de gauche, la grande fake news ».
L #Wauquiez emboîte le pas à une opération de la #LICRA destinée sur la base d’un capture d’écran soigneusement tronquée, à répondre par la calomnie, à mon article récent sur l’histoire du pseudo antisémitisme de gauche @Hors-serie.net. Il se pourrait aussi qu’il ait déjà lu mon récent petit livre ?
— Julien Théry (@julienthery.bsky.social) 2025-11-22T23:59:18.952Z
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Il indique que la « liste » dressée a été « publiée par les intéressés eux-mêmes dans le Figaro et relayée partout ». Il s’agit des signataires d’une lettre ouverte à Emmanuel Macron mi-septembre, qui s’opposaient à la reconnaissance d’un Etat palestinien « sans conditions préalables ». Les noms publiés par l’enseignant étaient également assortis d’une analyse de l’autrice Sophie Trégan qui dénonçait une « lettre ouverte de la honte ». Deux mentions qui n’apparaissent pas dans la publication de la Licra.
« Il s’agit d’une tromperie visant à faire croire que je me suis amusé à dresser une liste à ma fantaisie, sans rapport avec quelque tribune ou texte que ce soit. De la belle ouvrage, pour lancer le harcèlement », a déploré l’universitaire sur son compte Facebook.