Par

Nicolas Zaugra

Publié le

24 nov. 2025 à 12h06

L’arrivée de Netflix dans les partenaires de la Fête des Lumières 2025 de Lyon fait beaucoup parler. Lors du dernier conseil municipal jeudi, la participation de la célèbre plateforme de streaming américaine a provoqué des remous parmi des élus de l’opposition au point de remettre en question la légalité du chèque signé à la Ville par l’entreprise. Une élue par ailleurs candidate aux municipales, l’ex-adjointe à la Culture Nathalie Perrin-Gilbert, va transmettre la délibération au tribunal administratif. Le maire Grégory Doucet et la majorité écologiste défendent cette nouvelle collaboration.

Une œuvre 100% Netflix sur la série Stranger Things

Dans le programme cette année : une œuvre complètement inspirée d’une série de la plateforme Netflix, Stranger Things. Une première pour le célèbre événement lyonnais. 

« Comme un portail qui s’ouvre entre les mondes, une ambiance pleine de mystère et teintée de nostalgie » : les fans peuvent s’attendre à plonger gratuitement dans l’univers de la série Netflix, et plus particulièrement sa version d’horreur « upside down ». Avec « Stranger Lights », les « objets signatures » et une scénographie inspirée de la série devront permettre l’immersion dans son univers bien connu « entre réalité et fiction ».

La place Sathonay dans le 1er arrondissement sera clairement l’occasion avec cette œuvre signée Nils Rousset de faire la promotion de la cinquième saison de la célèbre fiction. La première partie sort ce jeudi 27 novembre quelques jours avant la Fête des Lumières. 

« Une mise en avant directe d’une marque commerciale »

En conseil municipal, Nathalie Perrin-Gilbert a pris pour cible cette future collaboration entre Netflix et la Ville. La plateforme a signé un chèque de 152 000 euros pour devenir « partenaire lumière ».

La candidate a déploré « une plongée dans l’univers d’une franchise commerciale celle qui appartient à Netflix » et non « d’une signature artistique inspirée, c’est une mise en avant directe d’une marque commerciale ».

L’ancienne adjointe a demandé au maire de Lyon « la convention liant la Ville à Netflix » et un « avis juridique indépendant justifiant la qualité de mécénat ». Elle a annoncé son intention de transmettre la délibération au tribunal administratif de Lyon et à la préfecture du Rhône.

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Netflix justifie cette augmentation par la volonté d’une amélioration de ses services
Netflix s’associe pour la première fois à la Fête des Lumières de Lyon en signant un chèque de 152 000 euros pour être partenaire. (©avide bonaldo / Adobestock)« Trompeur », risque majeur »

« La Ville s’expose à un risque majeur », estime Nathalie Perrin-Gilbert.

Dans le groupe du candidat aux municipales Georges Képénékian (« Progressistes et Républicains »), la conseillère d’opposition Béatrice Gailliout s’est aussi interrogée. « C’est à ma connaissance la première fois qu’une œuvre constitue à ce point une collaboration commerciale. Je ne pensais pas que cette première viendrait de vous », a-t-elle taclé à l’adresse des Écologistes. 

« Il est trompeur, de faire figurer un parrain y trouvant un intérêt commercial au milieu de mécènes dans les communications officielles », a poursuivi l’élue.

Nathalie Perrin-Gilbert, candidate aux municipales 2026 à Lyon, devant le musée Guimet (6e arrondissement), mercredi 25 juin 2025.
Nathalie Perrin-Gilbert, candidate aux municipales 2026 à Lyon, devant le musée Guimet (6e arrondissement). (©Nicolas Zaugra/ actu Lyon)Grégory Doucet et sa majorité défendent le partenariat

Le maire de Lyon Grégory Doucet et sa majorité ont fait bloc pour défendre ce nouveau partenaire alors que la municipalité a sabré 800 000 euros dans sa participation financière pour cette édition. La première adjointe en charge de la Culture Audrey Hénocque a rappelé l’existence d’une œuvre à l’effigie du jeu Pacman financée par l’éditeur Bandaï Namco lors de l’édition 2017 sur la place Antonin Poncet. 

« Il n’y a pas de publicité qui va être faite sur la place Sathonay » pour Netflix, a juré Grégory Doucet lors du conseil.

L’adjointe a affirmé qu’il s’agit de « mécénat et non de sponsoring » où il est question « d’une œuvre qui ressemble beaucoup aux œuvres associées où le mécène finance directement l’artiste cela s’est déjà fait dans le passé ». « La définition du mécénat, c’est un don désintéressé, mais l’entreprise peut valoriser son apport et les contreparties que la Ville peut lui apporter sont inférieures à 25 % de la valeur du don », conclut Audrey Hénocque.

Ce à quoi Nathalie Perrin-Gilbert a répondu : « Je ne vous crois pas sur parole. Un partenariat doit être transparent. Vous ne nous donnez pas la convention malgré notre demande (…) », a recadré la candidate à la mairie. Un épisode lui d’être terminé entre les oppositions et Grégory Doucet sur le terrain très glissant de la Fête des Lumières.

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