Par
Maxime Bertail
Publié le
24 nov. 2025 à 12h06
Une nouvelle mobilisation en faveur du ferroviaire dans le Jura vient de voir le jour, après la ligne des Hirondelles. Un collectif d’usager demande le rétablissement du quatrième TGV Lyria entre Paris et Lausanne par le Jura, supprimé il y a six ans. Une pétition mise en ligne mi-novembre 2025 a déjà collecté plus de 1 000 signatures.
Jusqu’en décembre 2019, la ligne comptait quatre allers-retours quotidiens via Dijon, Dole, Mouchard, Frasne et Vallorbe, reliant Paris, le Jura, le Haut-Doubs et la Suisse. La suppression du plus matinal de ces allers-retours (qui arrivait à Paris à 9 h) a été décidée par la SNCF et son équivalent suisse, les CFF (les deux actionnaires de Lyria).
« Il y a une demande »
Les signataires dénoncent la perte d’un lien essentiel entre les deux pays et un impact sur la mobilité du quotidien, avec une offre réduite et des horaires moins adaptés aux besoins.
Pourtant, la demande est là de la part des voyageurs : « Ces trains sont saturés, ils sont presque tout le temps pleins. Il y a souvent des personnes qui ne peuvent pas voyager », témoigne Sylvain Bobillier-Monnot. Usager de la ligne, il est à l’initiative de cette mobilisation, avec Thomas Morel : tous deux habitent près de Pontarlier et travaillent régulièrement à Paris.
« J’en parlais avec le député du Haut-Doubs, qui est en plein marathon budgétaire à l’Assemblée nationale, lui-même ne peut souvent pas avoir de place. Des exemples comme ça, il y en a à la pelle ! »
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Sur la ligne de TER transfrontalière, entre Frasne et Bern / Neuchâtel, la fréquentation est en nette augmentation chaque année depuis 2020, avance le collectif. « Il y a une demande qui n’est pas satisfaite, il faut y répondre », insiste Sylvain Bobillier-Monnot.
Cohérence écologique
Essentielle pour la mobilité des habitants, la ligne participe aussi à la compétitivité économique des entreprises des deux côtés de la frontière, ainsi qu’a l’attractivité touristique du territoire, rappelle le collectif. « Et à l’heure ou les politiques publiques appellent à un report massif de la voiture vers le ferroviaire, supprimer des trains, c’est marcher sur la tête ! »
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La pétition s’adresse directement au ministre des Transports Philippe Tabarot et à Albert Rôsti, le conseiller fédéral helvète en charge du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), ainsi qu’à Jean Castex, président de la SNCF, son homologue helvète Vincent Ducrot, et Eric Dehlinger, à la tête de TGV Lyria.
« On ne demande pas la lune »
« Notre objectif, c’est d’avoir d’ici Noël un rendez-vous à Paris avec les ministres des transports », annonce Sylvain Bobillier-Monnot. « Je suis confiant, parce qu’on a le soutien des élus : maires, députés, sénateurs… On ne demande pas la lune, juste de remettre un train sur une ligne qui fonctionne déjà. » Pas besoin ici de dépenses massives, comme pour l’infrastructure de la ligne des hirondelles. D’autant que la ligne Paris-Lausanne serait une des plus rentables de l’entreprise Lyria selon des sources internes, indique le collectif.
Celui-ci appelle également à renforcer la coordination entre les autorités françaises et suisses pour développer la mobilité transfrontalière, avec une augmentation des fréquences, une meilleure coordination des correspondances et des investissements dans l’infrastructure.
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