Par

Rédaction Rennes

Publié le

24 nov. 2025 à 12h36

Benoît, habitant de la commune de Mordelles, près de Rennes, avait précisément téléchargé 661 photos et vidéos de mineurs à caractère sexuel entre mars et décembre 2023. Jeudi 20 novembre 2025, le tribunal correctionnel de Rennes a jugé cet homme de 52 ans et père de famille.

Il voulait « savoir jusqu’où l’horreur pouvait aller »

L’enquête de l’antenne de Rennes de l’Office anti-cybercriminalité (OFAC), après un « signalement » de l’Office mineurs (OFMIN) de Paris, avait montré que ces contenus avaient été trouvés sur Internet grâce à des mots-clés « explicites ».

Ils mettaient en scène « surtout des filles », parfois âgées de seulement « 8 ou 9 ans ». Certains fichiers avaient été « supprimés » et d’autres classés dans des « répertoires spécifiques », voire « partagés » sur des sites spécialisés.

Placé en garde à vue, Benoît avait reconnu les faits… qu’il expliquait avoir commis par « curiosité » : il voulait « savoir jusqu’où l’horreur pouvait aller ». Ce père de famille de 52 ans s’était dit « dégoûté » et « horrifié » par ce qu’il avait vu, mais il avait tout de même réussi à « aller jusqu’au bout ». Il avait également reconnu une « consommation d’alcool importante » de « quatre bières de 50 cl tous les soirs ».

Absent au tribunal

Le quinquagénaire ne s’est même pas présenté devant le tribunal correctionnel de Rennes ce jeudi 20 novembre 2025 : il avait envoyé un « courriel » le matin pour indiquer qu’il se sentait « souffrant ». Il n’avait pas non plus d’avocat.

Mais pour la procureure de la République, cette absence s’explique plutôt par la « honte » ressentie par ce père de deux enfants face à des photos et vidéos « à vomir ».

Votre région, votre actu !

Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.

S’incrire

La magistrate ne croit d’ailleurs pas aux « explications lunaires » de Benoît : les faits ne relèvent pas d’une « simple curiosité face à la pornographie enfantine » mais plutôt d’un « profil inquiétant qui n’a pas conscience des choses ». Celui qui se présentait comme un « justicier » n’a au demeurant « rien fait pour dénoncer ce qu’il a vu ».

Trois ans de prison

La procureure a donc requis à son encontre un an de prison avec sursis et une interdiction d’exercer toute activité au contact de mineurs pendant cinq ans. Mais elle n’a pas demandé que soit prononcée une « injonction de soins » : une telle obligation n’aurait précisément « aucun effet » sur cet homme « assez seul » aux « conduites addictives » – qui avait pourtant une « vie sexuelle normale » avec sa compagne – car il n’a « aucune intention de réfléchir à son passage à l’acte ».

Le tribunal correctionnel de Rennes est finalement allé bien au-delà de ces réquisitions : Benoît a écopé de trois ans de prison avec sursis probatoire et d’une interdiction définitive d’exercer une activité impliquant un contact avec des mineurs.

Il aura également l’obligation de se soigner.

RB et GF (PressPepper)

Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.