La cour d’assises de la Gironde a reporté le procès d’un homme de 33 ans accusé de 7 viols et plusieurs agressions sexuelles sur des femmes majoritairement rencontrées sur des applications de rencontre. Victime d’une agression en prison, il n’est pas en état de comparaître selon une expertise.
La presse l’avait surnommé « le violeur au dictaphone ». Un homme de 33 ans a vu son procès devant les assises de la Gironde reporté à cause d’une agression subie en prison, alors que son procès pour plusieurs agressions sexuelles et 7 viols, dont 6 à Bordeaux et à Bègles, devait ouvrir ce lundi. Les faits ont eu lieu la plupart du temps sur des femmes rencontrées en ligne, et on été dans la majorité des cas enregistrés par l’accusé avec son téléphone.
Des femmes rencontrées sur une application de rencontre
Ce lundi, son avocate a demandé le renvoi du procès à cause d’une agression subie par son client en prison en avril dernier. La cour a jugé que l’accusé n’était pas en état de comparaître et a reporté le procès sine die, c’est-à-dire sans fixer de nouvelle date d’audience.
Un nouvel épisode dans cette affaire dont les faits remontent à 2021. Car l’enquête a pris du temps : il y a en tout 10 victimes, 10 femmes, la plupart du temps contactées sur des applications de rencontre comme Tinder ou Happn.
L’accusé arrange un rendez-vous, puis, une fois en face de ses victimes, change tout d’un coup de visage, relate l’enquête. Il impose des relations sexuelles très violentes, contraint les femmes physiquement, leur raconte ses fantasmes pédophiles, tout en enregistrant l’acte à leur insu.
Des dizaines d’enregistrements
Car l’homme a déjà été condamné, pour viol, à 11 ans de réclusion en 2017. Au moment des faits, il est en libération conditionnelle. Selon l’enquête, en enregistrant ses actes, il souhaite donc se créer des preuves en cas de problème judiciaire.
Lui affirme que ces relations étaient toutes consenties. Mais sur les dizaines d’enregistrements audios et vidéos retrouvés sur son téléphone portable et son ordinateur, on entend clairement les femmes refuser certaines pratiques ou exprimer leur malaise.
Roué de coups en prison
Quand cette histoire sort dans la presse au printemps dernier, la photo et le nom de l’accusé circulent jusque dans les couloirs de la prison de Gradignan. D’autres détenus lui tendent un guet-apens pendant une promenade et le rouent de coups. Aujourd’hui, il souffre toujours, selon une expertise médicale, de séquelles physiques et psychologiques. C’est ce qui a décidé la cour à repousser son procès.
Une décision regrettée par les parties civiles, dont les avocats dénonce « l’attente interminable » d’un procès, quatre ans après les faits. « C’est une déception de devoir encore attendre et de se dire qu’on va devoir encore y retourner, encore ressasser, et que cette affaire n’est toujours pas derrière nous », déplore Me Jeanne Marcand, avocate d’une des victimes.
L’accusé encourt la réclusion à perpétuité.
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