La première équipe continentale féminine UCI basée en Afrique vient d’être annoncée. Elle s’appelle Team Amani, elle est enregistrée en Éthiopie, et elle vise le Tour de France Femmes d’ici 2028. Une étape importante pour un continent où le développement du vélo et du sport féminin a encore du chemin à parcourir.
Pourquoi l’équipe Team Amani pourrait accélérer le cyclisme féminin en Afrique ?
La Team Amani, jusqu’ici connue pour son travail auprès des talents d’Afrique de l’Est, a franchi une étape majeure : une équipe féminine enregistrée en Éthiopie, avec des coureuses locales et d’autres venues du Rwanda.
Ambition affichée : se faire une place dans le calendrier majeur de l’UCI. Selon le communiqué de presse, l’équipe entend rester basée sur le continent. Une façon assumée de construire un projet local plutôt que de renvoyer les talents vers l’Europe.
Objectif de la Team Amani : créer une structure UCI féminine complète sur le continent, avec staff, matériel, soutien de marques et calendrier international. L’annonce était orchestrée à Londres chez Rapha, suivie d’une apparition à l’évènement Rouleur Live.
« Nous n’avons pas besoin de charité. Nous avons besoin de lignes de départ. »
Pour les responsables de la Team Amani, les talents cyclistes sont bien présents en Afrique, mais les opportunités ne suivent pas toujours.
Une première historique pour le cyclisme féminin africain
Dans l’histoire du cyclisme africain, les structures professionnelles féminines ne courent pas les rues. Les profils individuels existent, les sélections nationales progressent, mais une équipe continentale féminine UCI enregistrée en Afrique, c’est une première.
Et ce n’est pas un détail. Cela change la façon dont les coureuses peuvent accéder aux courses, aux entraînements, aux technologies et même aux visas, souvent cités par l’organisation comme des freins récurrents.
Il y a aussi une dimension sociale : dans certaines régions d’Afrique de l’Est, la présence de femmes à vélo continue de bousculer les habitudes. Voir des athlètes s’entraîner, courir et viser les plus grands rendez-vous met en lumière tout un pan de la pratique cycliste féminine jusqu’ici peu visible.
Les visages d’Amani : coureuses, techniciens et mentor

Pour incarner ce projet, l’équipe s’appuie sur plusieurs coureuses issues de la scène est-africaine. Parmi elles, la Rwandaise Xaverine Nirere, déjà passée par les championnats nationaux, prend un rôle de pilote expérimentée dans un groupe jeune.
Le CP met aussi en avant un soutien de poids : Ashleigh Moolman Pasio, cycliste sud-africaine, figure incontournable du peloton féminin, plusieurs fois dans le top 10 du Tour de France Femmes ou du Giro Donne.
Construire une équipe pro… sans quitter le continent
C’est probablement la partie la plus intéressante du projet. Là où la majorité des coureuses africaines doivent rejoindre des équipes européennes pour grimper les échelons, Amani fait le choix inverse : installer une infrastructure de haut niveau en Afrique de l’Est.
« Le budget reste celui d’une équipe continentale naissante »
Camps d’altitude, matériel haut de gamme fourni par les partenaires (Factor, SRAM, POC, Wahoo, Rapha selon le dossier presse), et travail scientifique autour de la data. Le tout en limitant les déplacements inutiles et en misant sur l’environnement local pour progresser.
Évidemment, cela ne résout pas tout. Les invitations aux grandes courses restent limitées, le budget reste celui d’une équipe continentale naissante, et le modèle devra prouver sa durabilité.
Objectif 2028 : la route vers le Tour de France Femmes
Viser la lune le Tour de France Femmes, la Team Amani ne s’en cache pas : l’objectif est d’être au départ du TDFF, et aussi du Giro Donne et de La Vuelta d’ici 2028. Autrement dit, intégrer le noyau dur du cyclisme féminin mondial en trois saisons.
Rien d’impossible, mais rien d’automatique. Une équipe continentale doit accumuler des résultats, convaincre des organisateurs et gérer un calendrier mixte Afrique-Europe suffisamment dense pour progresser.
Selon l’organisation, le premier calendrier européen complet devrait démarrer en 2026, histoire de donner deux ans de montée en puissance avant de viser une invitation sur les grands tours.
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