Par
Lily Dedeye
Publié le
24 nov. 2025 à 17h51
En ce lundi 24 novembre 2025, à 12h30, une cinquantaine de personnes est rassemblée devant l’hôtel de ville de Rouen. Une voix s’élève, celle de Julia Capel-Dunn, directrice du cabinet du préfet. « Nous sommes réunis ce jour pour un moment de recueillement, en hommage à Mehdi Kessaci, lâchement assassiné à Marseille le 13 novembre dernier. Monsieur le Maire a tenu à organiser cet hommage, car même si Marseille peut nous paraître loin, c’est la France qui a été touchée, c’est notre République ».
Un hommage à Mehdi Kessaci tué à Marseille
Mehdi Kessaci, était un jeune marseillais de 20 ans. Il a été abattu le 13 novembre dernier par deux hommes à moto alors qu’il était en train de se garer. Son casier judiciaire étant vierge, il aurait été tué pour toucher son frère, Amine Kessaci, un militant anti-narcotrafic très engagé à Marseille. À Rouen, dix jours plus tard, on tient à honorer sa mémoire.
Nicolas Mayer-Rossignol, maire de la ville, prend la parole : « Merci à tous d’être venus pour ce moment de recueillement. Car tout le monde doit se sentir concerné. Il y a du narcotrafic partout et cela doit cesser ». Les Rouennais réunis sur la place l’écoutent attentivement. Certains ont même les larmes aux yeux.
« Il faut aussi que les consommateurs en prennent conscience »
À la fin de son discours, une minute de silence invite chacun à se poser, réfléchir et envoyer ses plus belles pensées au défunt et à sa famille. Ce court moment de recueillement passé, les Rouennais sont remerciés et invités à rentrer. Mais beaucoup restent encore un peu pour échanger sur ce drame.
« Un ami m’a informé de ce rassemblement, déclare Fabienne Hutereau, les larmes aux yeux. Je tenais à venir car on se sent concerné. Et ce qui a été dit me touche. La drogue est un vrai fléau. Il faut aussi que les consommateurs en prennent conscience. »
Vidéos : en ce moment sur ActuUne atteinte à la liberté d’expression
Un peu plus loin, Naïma, une Rouennaise discute avec son groupe d’amis. « C’est insupportable. Vous vous rendez compte ? Ce jeune homme a été tué pour toucher son frère, un militant. Il a été en quelque sorte un dommage collatéral, c’est horrible. Les valeurs de la France sont liberté, égalité, fraternité mais on peut mourir pour ses idées. Moi je milite pour la liberté d’expression. C’est pour cette raison que je suis là. »
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Naïma marque un temps de pause et finit : « Et puis je pense aussi à la maman qui a perdu ses deux enfants. Il en reste un dernier et elle sait qu’elle peut le perdre à tout moment. On n’imagine pas le calvaire que cela doit être ».
Une injustice que les Rouennais ne veulent pas passer sous silence
Christine Leclerc est elle aussi venue avec ses amis en soutien à la famille de Mehdi Kessaci. Elle ajoute : « Je pense aussi qu’il est important de montrer que l’on trouve injuste cet assassinat. On est là pour montrer qu’on n’accepte pas le narcotrafic et que l’on ne veut surtout pas qu’il s’installe de trop ici ». À noter, pour les services de l’État, le narcotrafic constitue une priorité aussi élevée que la menace terroriste.
Vers 13h, les conversations cessent et chacun retourne à ses activités.
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