Depuis qu’ils arpentent l’autoroute, en voiture et à moto, les quelques 240 agents de la CRS autoroutière Provence déployés sur les grands axes périurbains entre Marseille et Toulon ont à peu près tout vu. Des trottinettes, des piétons, des cyclistes et un nombre incalculable d’usagers de la route qui n’avaient, eux non plus, rien à y faire.
Malgré cela, ce samedi 22 novembre 2025, sur l’autoroute A50, il a fallu quelques secondes aux policiers de l’unité pour comprendre qu’ils n’avaient pas été victimes d’une hallucination collective, à la sortie de Marseille. Ces deux motards de la CRS autoroutière Provence affairés du contrôle routier, venaient de se lancer à la poursuite d’un automobiliste en excès de vitesse, peu après 13h30, en direction de Toulon, lorsque, au moment de l’interception, à l’approche de Saint-Menet, dans le 11e arrondissement, ils ont été dépassés par un jeune homme… à vélo.
Après un échange de regards incrédules, l’un des policiers a propulsé sa BMW dans le sillage du « cycliste », laissant son collègue terminer le contrôle de la voiture. Mais en arrivant à la hauteur du vététiste, le motard a dû vérifier plusieurs fois l’affichage de son compteur de vitesse : les deux hommes croisaient sur l’autoroute à 91 km/h… Le jeune homme, juché sur un vélo électrique manifestement trafiqué, et par ailleurs sans casque, a aussitôt ralenti à la vue du policier, tandis que le CRS relevait sa visière pour lui demander de continuer, plutôt, jusqu’à la prochaine sortie. Le cycliste a alors obtempéré, en réaccélérant si fort avec son engin, que le policier qui le suivait a eu l’impression de faire du sur-place avec sa moto.
Une pointe à plus de 120 km/h
Maintenant en sécurité, hors de l’autoroute, stoppé sur le bas-côté, le jeune homme a tenté de faire croire au policier, rejoint par son binôme, que son VTT, par ailleurs dépourvu de pédales, n’était équipé que d’un simple moteur électrique de 250W. Il se serait même « perdu » en suivant son GPS, aurait-il justifié sans trop convaincre les deux agents.
Mais l’engin était en fait propulsé par un moulin d’une puissance de quelque 5000W. Une véritable bombe qui avait d’ailleurs été dotée d’un compteur électronique de moto. En examinant la mémoire du dispositif, les CRS ont même découvert que le vélo avait enregistré une vitesse de pointe de 121 km/h.
Mais à défaut de contrôle radar, par chance pour lui, le jeune homme a échappé à l’excès de vitesse. Et s’il circulait aussi sans permis de conduire, c’est avant tout parce qu’il n’avait que 16 ans. Originaire de Marseille, l’adolescent a néanmoins été poursuivi pour conduite sur autoroute et défaut de casque, notamment, et son VTT surgonflé a été saisi par les CRS.