La maison de Nathan Trevallion et Catherine Birmingham, un couple vivant dans une petite maison dans les bois avec leurs trois enfants dans la région des Abruzzes, en Italie, le 21 novembre 2025.

ANTONELLA SALVATORE / AFP

La maison de Nathan Trevallion et Catherine Birmingham, un couple vivant dans une petite maison dans les bois avec leurs trois enfants dans la région des Abruzzes, en Italie, le 21 novembre 2025.

Cette famille fait la Une de l’actualité en Italie ces derniers jours. Un couple vivant dans une petite maison dans les bois, Nathan Trevallion, un Britannique de 51 ans, et Catherine Birmingham, une Australienne de 45 ans, vient de se faire retirer la garde de leurs trois enfants, âgés de 6 à 8 ans. Cette affaire participe aux tensions politiques dans le contexte d’un débat plus large sur de supposés excès de l’institution judiciaire italienne.

La Première ministre Giorgia Meloni, dirigeante d’un gouvernement d’extrême droite qui défend les valeurs familiales, serait préoccupée par le traitement réservé à cette famille anglo-australienne vivant en autonomie depuis 2021 près de Chieti, dans les collines des Abruzzes à 200 kilomètres à l’est de Rome.

Jeudi, le tribunal pour mineurs de l’Aquila, à proximité, a suspendu l’autorité parentale du couple et ordonné le transfert dans un foyer des enfants avec leur mère. « Séparer ses enfants de leurs parents est la plus grande douleur qui soit… C’est une injustice », a déploré le père dans un journal local, comme le rapporte Le Parisien ce lundi 24 novembre.

Le tribunal a invoqué les mauvaises conditions sanitaires de la maison où vivent les enfants et l’enseignement à domicile non autorisé de la fille de huit ans et des jumeaux de six ans du couple.

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Cette décision a suscité une vague de menaces en ligne contre le juge, tandis qu’une pétition pour « sauver la famille qui vit dans les bois » avait recueilli plus de 135 000 signatures ce lundi.

Le vice-premier ministre italien et chef de la Ligue (extrême droite) Matteo Salvini, a dénoncé les décisions du juge comme « indignes, inquiétantes, dangereuses et honteuses », allant jusqu’à qualifier la procédure judiciaire d’« enlèvement » de mineurs. « Que les juges et travailleurs sociaux des Abruzzes ne nous cassent pas les pieds », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d’une réforme judiciaire.

Mode de vie « sans stress »

Défendant un mode de vie « sans stress » et en harmonie avec la nature, l’Australienne Catherine Birmingham et le Britannique Nathan Trevallion ont déclaré ce mois-ci à la télévision nationale Rai que leurs enfants « grandissaient mieux » dans les bois.

Au cours d’une visite, ils ont montré un poêle à bois dans une cuisine, des lits d’enfants colorés couverts de peluches et des lumières de Noël dispersées dans la maison.

Des panneaux solaires fournissent l’électricité tandis que les toilettes sèches sont situées dans une cabane à l’extérieur. Un âne, un cheval, des chiens, des chats, des poules et des canards errent dans une clairière parmi les arbres.

« Nous n’avons rien fait de mal en voulant retourner à la nature », s’est défendue Catherine Birmingham à la Rai dans un italien hésitant.

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Mais selon les médias locaux, les enfants ne sont pas vaccinés et ne vont pas à l’école.

Des travailleurs sociaux ont été appelés l’année dernière après qu’un des enfants du couple a été hospitalisé pour avoir ingéré des champignons toxiques, selon les médias.

Réforme de la justice

Le ministère de l’Instruction et du Mérite a cependant précisé ce lundi que l’obligation d’instruction était respectée à la maison, en lien avec un établissement local.

L’affaire survient dans un contexte de débat en Italie sur le pouvoir des juges, alors que la réforme phare de Giorgia Meloni sur la justice – qui prévoit une séparation des carrières des juges et des procureurs – doit être soumise à référendum début 2026.

Les juges ont dénoncé les interférences du gouvernement dans cette réforme, affirmant qu’elle limiterait leur indépendance, tandis que le gouvernement accuse la magistrature de partialité politique.

Les associations de magistrats ont défendu la décision du tribunal de l’Aquila. « Nous rejetons toute forme de récupération par certaines factions politiques et par les médias, qui ne tiennent pas compte de la complexité et de la sensibilité des droits en question », a déclaré l’Association italienne des magistrats pour mineurs.

Dans un communiqué de presse, elle a noté que la décision du tribunal était intervenue après une période d’observation d’un an « au cours de laquelle les ordres du tribunal ont été systématiquement ignorés par les parents ».