Trois jours après le rejet, à la quasi-unanimité, du volet « recettes » du projet de loi de finances, alors que le doute s’installe sur sa capacité à doter la France d’un budget pour 2026, Sébastien Lecornu a tenté, lundi 24 novembre, de dessiner un chemin pour sortir de l’impasse.

Prenant la parole pour la première fois depuis l’échec de l’examen du budget en première lecture, le premier ministre a voulu dédramatiser, jugeant tout cela « relativement normal ». « Chacun cherche évidemment à pousser ses propres convictions, à poser son drapeau idéologique », a-t-il relativisé, sur le perron de l’hôtel de Matignon.

Mais il lui faut désormais sortir du « blocage politique ». Retrouver des marges de manœuvre et redonner du sens à une discussion budgétaire particulièrement filandreuse. Aussi le chef du gouvernement entend-il ouvrir le débat, à l’Assemblée nationale, sur cinq « priorités absolues » : le déficit, la réforme de l’Etat, l’énergie, l’agriculture, ainsi que la sécurité intérieure et extérieure.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Le gouvernement Lecornu, un « gouvernement technique » rattrapé par la politique

Lire plus tard

Se disant convaincu qu’il peut exister « une majorité » à l’Assemblée nationale, Sébastien Lecornu recevra à Matignon, dans les jours qui viennent, l’ensemble des formations politiques ainsi que les partenaires sociaux, pour leur demander de se « positionner » sur ces thématiques. En vertu de l’article 50.1 de la Constitution, un premier débat, suivi d’un vote non contraignant, devrait avoir lieu lundi 1er décembre sur « la stratégie de défense nationale, les moyens supplémentaires et les efforts à engager ». Un sujet sur lequel le premier ministre espère un large consensus. La loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 avait de fait été adoptée à une large majorité en juin 2023, seuls les « insoumis » et les communistes ayant voté contre, tandis que socialistes et écologistes s’abstenaient.

Rappel à l’ordre

Alors que le gouvernement propose pour 2026 une hausse de 6,7 milliards d’euros des crédits prévus dans la LPM, les armées seraient les « premières victimes » d’un échec des discussions budgétaires, a souligné l’ancien ministre des armées. « Si la France veut participer au réarmement, il faut qu’elle ait un budget de la défense voté dans le cadre de la loi de finances », mettait en garde l’ancien président de la République et député PS de Corrèze François Hollande, dans un entretien au Monde le 23 novembre, à l’unisson.

Il vous reste 63.69% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.