Par

Julian Doubax

Publié le

25 nov. 2025 à 6h32

Partout où cet évènement passe, les tensions sont maximales. Le mercredi 10 décembre 2025, la cinquième édition de la Nuit du bien commun doit se dérouler au Palais de la Bourse à Bordeaux. Cet évènement caritatif vise à collecter des financements auprès d’entreprises et particuliers pour les reverser à des associations. Organisé dans plusieurs grandes villes de l’Hexagone, il a été cofondé par Pierre-Édouard Stérin, milliardaire et soutien de l’extrême droite fortement controversé ces derniers mois. À l’approche de cette grande soirée de levée de dons, des voix s’élèvent pour réclamer son annulation.

« Banaliser des idéologies d’extrême droite »

Dès le 5 novembre dernier, une pétition en ligne a été lancée contre la tenue de cette grande soirée. Pour ses signataires, la Nuit du bien commun participe à « renforcer les liens entre les personnalités associatives et le milieu entrepreneurial » tout en « banalisant des idéologies d’extrême droite et ultra-conservatrices ». Une référence à son co-fondateur, Pierre-Édouard Stérin. Le quinquagénaire est épinglé pour ses convictions politiques et les révélations sur son projet Périclès, destiné à faire progresser les idées d’ultradroite dans la société française.

« Nous nous inquiétons du danger pour notre tissu associatif local », expliquent les pétitionnaires. « La Nuit du bien commun sème la controverse dans les associations, tentant d’infuser des valeurs identitaires et conservatrices contraires à l’idéal humaniste et progressiste qu’elles défendent. » Pourtant, d’après une enquête de Politis, le milliardaire ne fait plus partie de la gouvernance de ce rendez-vous. Par contre, le gala bénéficie encore des liens créés par Pierre-Édouard Stérin, de son argent et de son réseau.

Le Parti socialiste s’insurge

Désormais, c’est le Parti socialiste de Gironde qui est passé à l’offensive. Dans un communiqué publié le 21 novembre, il appelle toutes les associations, entreprises et institutions invitées à « ne pas se laisser instrumentaliser » par cet évènement. « Prendre part à la Nuit du bien commun, c’est offrir une caution à une entreprise idéologique qui cherche à banaliser l’extrême droite et à fracturer notre société », estime le groupe politique. Pourtant, l’évènement se décrit comme un « rendez-vous fédérateur, aconfessionnel et apolitique » sur son site internet.

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La mairie de Bordeaux ne soutient pas l’évènement

Ces derniers mois, la tenue du gala a suscité de vives réactions dans d’autres métropoles de France. En 2024, la Ville de Marseille a décidé de ne plus participer au projet alors qu’elle était partenaire depuis 2022. Récemment, c’est de Rennes et de Dijon que la gronde est venue.

Dans la préfecture d’Ille-et-Vilaine, des manifestants se sont rassemblés le 19 novembre pour montrer leur opposition à cet évènement. Des élus écologistes se sont également manifestés pour empêcher son déroulement dans un établissement appartenant à la municipalité.

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À Bordeaux, les choses sont différentes. La soirée se tient au Palais de la Bourse, bâtiment appartenant à la société de la Chambre de commerce et d’industrie. Contactée par actu Bordeaux, la direction indique qu’aucune annulation n’est à l’ordre du jour. Elle évoque également qu’un dépôt de plainte va être réalisé après des menaces reçues auprès des élus de la CCI à propos de la tenue de ce gala.

De son côté, la mairie de Bordeaux a affirmé sa position. « La Ville de Bordeaux ne soutient pas l’organisation de la Nuit du bien commun et elle ne le subventionne pas. Contrairement aux villes citées dans la pétition, l’événement n’est pas programmé dans un bâtiment municipal, mais dans un bâtiment privé. Les modalitésne dépendent pas de la municipalité. » Tout en rappelant que Pierre Hurmic et sept autres maires de gauche ont signé une tribune au printemps dernier dans Le Monde pour alerter sur l’idéologie de son co-fondateur.

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