Il aurait dû se produire le 11 octobre au stade Vélodrome. Mais des « raisons techniques » – la nouvelle pelouse du temple de l’OM installée l’été dernier n’aurait pas pu supporter un tel concert – l’en ont empêché. Qu’à cela ne tienne, Soprano et son équipe, bien que « dégoûtés », ont alors décidé d’organiser, en remplacement, deux nouvelles dates au Dôme de Marseille, mardi 25 et mercredi 26 novembre.
Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse. Ces deux concerts s’inscrivent dans le « Freedom tour », du nom de l’album en trois parties sorti entre 2024 et 25, qui passera également par le Zénith de Toulon le 5 décembre ou encore l’Arena d’Aix-en-Provence, les 16 et 17 décembre.
Du rap et de la pop
Dans le premier volume de cet opus, sorti en mai 2024, Soprano se laissait aller à des chants empreints de liberté, très marqués par la patte de son compère et Mc, Youssoupha, avec lequel il a écrit certains titres tels que Facile à danser ou encore Papa dis-moi, apparaissant même à ses côtés dans un couplet de la chanson Bellingham.
Au cours de la deuxième partie de l’album, intitulée Émancipation, Soprano fait étalage de ce qui constitue son ADN, témoignant de son maniement des mots, digne de la belle époque de son groupe originel des Psy4 de la rime. Les rappeurs Alonzo et Vicenzo y font d’ailleurs une apparition respective sur We are the champ et Ghostrider. Mention spéciale à Balles sur mesures, où le rappeur préféré des enfants renoue avec un rap martial qui rappelle ses débuts il y a 20 ans, déplorant un climat guerrier dans le pays et les méfaits des trafics : « Dans mon rez-de-chaussée, les p’tits sont diplômés en THC. Pas en HEC, ok, pas tous, je sais être positif, j’essaie. On lui dit va bosser, mais son bac +1 n’a rien exaucé. Exposé à l’argent facile depuis son balcon, la frustration a donné des armes à Franklin et Léon. » Autant de préoccupations qui ne sauraient pas non plus altérer la joie qu’il prodigue à des millions d’auditeurs, sur le modèle de la pop, comme l’illustre la dernière partie du disque, Renaissance. Toujours fidèle à son optimisme, comme le symbolisent les guitares gitanes de Quoi qu’il arrive, ça va aller.