Publié par Soizick David, le 24 Novembre 2025 à 10:46

L’œuvre de Peter Logan a été retirée de la Pointe de Port Désiré après la tempête Miguel de juin 2019.

Saint-Nazaire : après restauration, les Javelots feront l’objet d’un hivernage chaque année
Les Javelots de Peter Logan en juin 2019 à Saint-Nazaire © SaintNazaireNews.fr

En juin 2019, de fortes bourrasques de vent avaient mis à terre la sculpture mouvante réalisée par Peter Logan en 1992 pour la Ville de Saint-Nazaire. Plusieurs années ont été nécessaires pour imaginer, avec l’artiste, la restauration de cette œuvre emblématique du front de mer. En avril 2025, la Ville avait annoncé envisager de solliciter le fonds de dotation pour participer au financement. Le sujet a été de nouveau abordé en Conseil municipal ce vendredi 21 novembre.

Où en est la restauration ?

Depuis six ans, la Pointe de Port Désiré attend le retour des Javelots. Le réaménagement du front de mer a intégré son futur retour, à son emplacement d’origine. La rénovation nécessite du temps. Il ne s’agit pas de refaire à l’identique une sculpture pensée pour jouer avec les éléments, mais néanmoins fragile lorsque le vent se déchaîne. L’artiste a accepté de revoir sa création et de « retravailler le geste artistique et la technique » a rappelé Michel Ray, Adjoint à la Culture de la Ville de Saint-Nazaire, en séance de Conseil municipal. Peter Logan a désormais finalisé les croquis et l’œuvre est entrée en phase de production, notamment avec de nouvelles rotules supportant les différents éléments et assurant une meilleure durabilité. La réalisation devrait s’achever à la fin de l’hiver, avant une période de tests. « L’œuvre qui sera réinstallée prochainement fera l’objet d’un hivernage, les parties mobiles seront démontées à chaque entrée d’hiver » a également précisé Michel Ray. En avril dernier, le maire de la Ville David Samzun avait annoncé une enveloppe de 300 000 euros pour la production de l’œuvre, dont une rémunération de 45 000 euros pour l’artiste.

Un débat autour du coût et du financement

En séance, Sophie Faÿ, du groupe d’opposition Ensemble, Solidaires et Écologistes, est revenue sur le coût du projet. « Vous avez signé 2 marchés à ce sujet, pour des montants de 45 000 euros pour l’un et pour une fourchette de 200 à 350 000 euros pour l’autre. Votre tout compris à 300 000 euros semble être l’hypothèse basse. Vous aviez parlé d’un financement par votre fonds de dotation. Les chefs d’entreprise auraient-ils décidé souverainement de se retirer de ce projet ? » interroge-t-elle. Le maire, David Samzun, lui répond sans détour. « J’appelle les uns et les autres à garder un peu de sang-froid jusqu’au mois de mars (…) Vous cherchez à polémiquer sur 2 sujets. Quand on signe des marchés, on signe des fourchettes (…) Vous êtes dans un dogmatisme permanent. Oui je cherche à répondre au mieux à la demande des Nazairiens. Dans un contexte budgétaire extrêmement difficile, j’espère bien que des entreprises viendront nous aider sur la remise en place de cette œuvre, j’y reviendrai prochainement et j’en suis ravi (…) Vous considérez que c’est de l’argent du patronat, que c’est la privatisation des politiques publiques, ce n’est pas la position de la majorité municipale » s’emporte-t-il. François Billet, élu également dans l’opposition municipale, a tenu alors à préciser la position de son groupe. « Je ne sais pas si vous feignez de ne pas comprendre. Si des industriels veulent participer au coût de cette œuvre, on n’a pas de soucis. Ce qu’on ne souhaite pas dans le cas du mécénat, c’est que les industriels choisissent eux sur l’espace public, et agissent sur les politiques publiques » insiste-t-il.