Ses passes d’armes avec le maire de Carros sont légion. À chaque conseil municipal, mais aussi sur les réseaux sociaux, Stéphane Revello campe une farouche opposition à Yannick Bernard, l’homme qui l’a évincé de la mairie en 2020.
Adjoint à la Culture sous la précédente mandature de Charles Scibetta, le professionnel de l’évènementiel mène désormais campagne pour les élections municipales de mars 2026. A 40 ans, avec sa liste « Carros Ensemble », il compte « redynamiser la ville qui [l’]a vu grandir ».
Vous élaborez un programme participatif. C’est-à-dire ?
La proximité a disparu sous ce mandat. Il faut la rétablir. Avec mon équipe, nous multiplions les réunions de quartier, les rencontres de commerçants. La population peut nous interpeller et nous dire ce qu’on doit améliorer (1). En sachant que chaque projet qui sera dans le programme sera réalisé dans le mandat.

Vous estimez que les services communaux ne sont pas à la hauteur. Près de 360 agents sont pourtant déjà employés…
Nous perdons en qualité de vie. Au précédent mandat, il y avait plus de 400 agents. Si on en a perdu une quarantaine, on dépense 1 million d’euros de plus en masse salariale. On embauche moins de gens mais des gens qui coûtent très cher. Ce n’est pas sérieux. En attendant, tous les jours, 12 000 personnes viennent travailler dans la zone industrielle et sont en droit d’attendre un accueil adapté.
Vous souhaitez rendre la ville plus attractive. 3000 habitants supplémentaires depuis six ans, ce n’est pas assez ?
En l’état, c’est trop. Nos infrastructures sont vieillissantes et ne peuvent plus accueillir autant d’habitants. Par exemple, on a un magnifique gymnase mais tous les créneaux sont saturés. Au lieu de mettre 850 000 euros dans la couverture d’un terrain de basket, quitte à dépenser autant, on aurait fait construire une nouvelle halle de sport ailleurs. ç a aurait désengorgé le quartier. Il nous faut une vision à long terme pour continuer à nous développer. Idem avec le parking place St-Pierre, tellement sous-dimensionné qu’il sera obsolète une fois fini. Le maire a précipité le chantier car l’élection approche.

Vous reprochez au maire son manque de projets ambitieux. Lui explique devoir éponger la dette laissée par son prédécesseur…
Tous les projets structurants que Yannick Bernard a inaugurés ont été lancés par son prédécesseur. Il s’en est octroyé les mérites tout en critiquant les dépenses nécessaires à ces réalisations. S’il voulait tellement économiser, comment expliquer qu’il n’ait cherché aucune subvention pour l’aménagement de la place Saint-Pierre ou le préau du gymnase ? Si Yannick Bernard avait été un bon maire, je ne me serais pas présenté.
Vous déplorez que la mairie se dédouane sur la Métropole. Pour vous, il n’y a pas de problème de gouvernance ?
Nous devons bénéficier d’agents qualifiés et de subventions de la part de la Métropole. Il n’y a rien de politique. Mais le maire a voté contre la motion de confiance du président, Christian Estrosi (en juillet 2024). C’était inutile. Depuis, toute la ville est blacklistée.

Aux dernières élections, Charles Scibetta avait perdu de quelques points seulement. Son soutien serait un tremplin pour vous. Va-t-il se prononcer ?
Ce n’est pas une question que je me pose. À partir du moment où on fait un projet avec les Carrossois pour les Carrossois, il n’y a plus de liens partisans. Ce qui ne m’empêche pas d’être très fier du bilan réalisé avec Charles Scibetta.
Pourquoi ne pas vous être allié avec l’autre candidat, Gilles Renoux ? Est-ce parce qu’il est un élu régional du RN ?
Je défends les intérêts de Carros, pas d’un parti politique. Mais c’est très bien qu’il y ait plusieurs programmes : les électeurs choisiront celui qui leur ressemble le plus.
1. contact@carrosensemble.fr ou 07.80.97.03.97. Réunion publique jeudi 27 novembre, à 18h, salle Ecovie (route de la ZA de la Grave).