Pawel Chmura était persuadé d’être simplement sujet aux angines plus que la normale. Jusqu’à ce que le trentenaire se rende à l’évidence.

Des angines à répétition et aucune piste sérieuse

« L’année précédant mon diagnostic de cancer de la bouche, j’avais des problèmes avec mes amygdales », explique Pawel dans un article publié sur le site du Manchester Evening News. À chaque fois qu’il revenait de vacances, le jeune homme d’origine polonaise qui vit en Angleterre souffrait d’une angine. « On ne peut pas prendre des antibiotiques indéfiniment sans commencer à se poser des questions », déclare-t-il avec beaucoup de recul. C’est pourquoi, lassé d’enchaîner les infections, il s’est d’abord tourné vers son médecin généraliste. Mais les tests et les prélèvements qui lui ont alors été prodigués n’ont rien donné. Convaincu du contraire, Pawel devra insister pendant des mois, passant de cabinet en cabinet avant d’être finalement orienté vers un spécialiste des maladies infectieuses. C’est ainsi qu’au début de l’année 2024, une anomalie suspecte est décelée sur une IRM. « Lorsque j’ai reçu un appel pour discuter des résultats, le spécialiste m’a dit : ‘Vos amygdales sont en bon état, mais nous avons trouvé quelque chose sur l’image dont je pense que vous devriez parler à un autre spécialiste' », se souvient Pawel.

« Malheureusement, c’est un cancer »

« On m’a prescrit une échographie et une biopsie à l’aiguille fine, mais en raison de l’emplacement de la grosseur, qui se trouvait sous la langue et assez près de la mâchoire, ils n’ont pas pu effectuer la biopsie », raconte le jeune homme. « Inquiet à ce stade », Pawel ne va pas compter ses efforts et, guidé par son intuition, va décider de se tourner vers un chirurgien spécialisé dans les problèmes buccaux. Après une intervention, la fameuse grosseur est retirée de sa bouche et envoyée pour une analyse. Deux semaines plus tard, c’est « très optimiste » que Pawel se rend à son rendez-vous de suivi. « Je pensais que tout irait bien. Mais quand je suis entré et que j’ai vu le médecin et l’infirmière, j’ai tout de suite senti que quelque chose n’allait pas. Nous nous sommes assis et ils m’ont dit : ‘Écoutez, malheureusement, c’est un cancer.' » Le jeune homme alors âgé de 32 ans a à peine le temps de digérer l’information, puisqu’une importante intervention chirurgicale pour retirer la tumeur cancéreuse est aussitôt programmée. Ablation du plancher buccal, résection cervicale, greffe de tissu de l’avant-bras, trachéotomie pour gérer l’œdème postopératoire : les chirurgiens mettent tout en oeuvre pour sauver Pawel.

Un risque de récidive

Après avoir passé plusieurs jours en soins intensifs, Pawel a pu reprendre le chemin du travail trois mois après l’opération, avec tout de même la peur d’une récidive : « Ce type de cancer implique que je dois passer des examens de contrôle annuels et, dans mon cas précis, le risque de récidive au niveau des poumons est assez élevé. Alors, même si ce n’est pas ma principale préoccupation, elle est toujours présente », confie-t-il un an après son diagnostic. S’il tient à raconter son histoire, c’est parce que Pawel sait combien ce type de cancer peut être difficile à diagnostiquer. Selon le Manuel MSD, les cancers de la bouche et de la gorge peuvent se manifester par des plaies ouvertes, des excroissances ou des zones décolorées dans la bouche, ce qui implique une grande vigilance.