Par

Inès Cussac

Publié le

25 nov. 2025 à 18h28

À Paris, la quasi-totalité des habitants vit à moins de cinq minutes à pied d’une boulangerie. À l’image des vitrines pleines de baguettes, les commerces de proximité sont en effet largement accessibles dans la capitale. Et ceux dédiés aux produits alimentaires le sont particulièrement. Selon une étude publiée par l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), les petits commerces de bouche se sont fait une place au soleil dans les quartiers parisiens. En revanche, si les nombres de commerces alimentaires et de restaurants ne cessent de croître c’est aussi au détriment du prêt-à-porter.

La tendance des cavistes

D’après les travaux menés par l’Anses, l’Inserm, Kantar ou encore l’Observatoire régional de santé (ORS), la densité commerciale est considérable à Paris. En ce qui concerne les commerces alimentaires, il y a plus d’ouvertures que de fermetures ces dernières années. En 2011, on en comptait 3,1 pour 1 000 habitants. Ils sont aujourd’hui au nombre de 3,8 pour 1 000 habitants toujours. La diminution de la population mêlée à une augmentation du nombre de commerces a ainsi accru cette densité, analyse l’Apur. Entre 2011 et 2023, 1 029 commerces alimentaires se sont incrustés dans les rues de Paris.

En rouge : la création de commerces alimentaires (1 019)
En rose : le maintien de l'activité (6 999)
En rouge : la création de commerces alimentaires (1 019)
En rose : le maintien de l’activité (6 999) (©Apur)

Si les boucheries sont toujours en déclin, avec un taux en baisse de 45 % en 20 ans, la tendance est inversée pour les cavistes. Leur nombre a doublé depuis 2000, pour atteindre 681 établissements en 2023. Près de 42 % des cavistes appartiennent à un réseau, souligne l’étude, ce qui favorise leur visibilité et leur développement. À propos des poissonneries et fromageries, l’Apur constate leur évolution en légère hausse de 8 % entre 2020 et 2023, malgré la concurrence des grandes surfaces et des magasins de surgelés.

Par ailleurs, la densité des restaurants et cafés est deux fois supérieure à celle des commerces alimentaires. Celle-ci a également augmenté en dix ans en passant de 6 établissements pour 1 000 habitants en 2011 à 7,3 en 2023.

Une densité à la hausse dans un contexte à la baisse

Cette hausse des vitrines dédiées à la nourriture à Paris s’est faite à contre-courant de l’évolution commerciale dans la capitale. Entre 2000 et 2023, le nombre de locaux a chuté de 43 333 à 37 409. À l’inverse, les commerces de bouche ainsi que les restaurants et cafés sont passés respectivement de 7 104 à 8 018 et de 12 831 à 15 419.

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Dans une étude publiée il y a deux ans, l’Apur expliquait aussi la baisse des implantations de commerces d’habillements, de chaussures et de bijoux dans la capitale. S’ils ne cessaient de progresser jusqu’en 2014, ils connaissent dès lors une baisse de 5 % entre 2014 et 2017 avant que cette diminution ne passe à 13 % entre 2017 et 2022. Les liquidations ou redressements judiciaires des enseignes de prêt à porter sont les principales raisons de cette diminution.

La densification commerciale et de restaurants malgré un contexte de baisse générale du nombre de locaux commerciaux à Paris, n’est égalée par aucune autre grande ville en France ou en Europe. D’une manière générale, la densité commerciale et de restauration de Paris est plus de deux fois supérieure aux grandes villes françaises ou européennes telles que Londres, Rome ou encore Madrid.

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