Par
Fabien Massin
Publié le
25 nov. 2025 à 20h50
L’agression est particulièrement violente et aurait pu avoir des conséquences bien plus graves pour la victime. Ces faits de violences conjugales avec arme, pour lesquels un homme de 53 ans, a été jugé par le tribunal lundi 24 novembre, ont été commis à Rouen (Seine-Maritime) en octobre 2025. Et ils trouvent une résonnance particulière en cette Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
La victime sort de l’appartement en hurlant
Pedro* et Jennifer* sont en couple depuis plusieurs années mais ne vivent pas ensemble. Le 8 octobre, il vient lui rendre visite à son domicile rouennais. Mais pour une raison obscure une dispute éclate. Lui, s’empare d’une barre de fer et frappe sa compagne à la tête. Jennifer sort de l’appartement en hurlant et en appelant à l’aide. Des voisins qui entendent la scène alertent la police, l’agresseur est interpellé, placé en garde à vue, puis en détention provisoire.
Jennifer refuse de porter plainte et de se faire examiner par un médecin légiste. Il n’y a donc pas de certificat médical officiel, néanmoins, on sait qu’elle s’en sort avec 13 points de suture à la tête.
Interrogés, des voisins racontent : « C’était comme des cris de détresse, ça a duré 4-5 minutes, ça s’est arrêté puis ça a repris. On a eu l’impression qu’il l’avait trainée dans l’ascenseur, on entendait qu’elle criait ‘aidez-moi’. »
Devant le tribunal, Pedro reconnait les faits, tout en précisant qui lui aussi a été victime de coups. Son casier judiciaire fait état de neuf mentions, pour des délits routiers, des violences commises sur des policiers et déjà, des violences conjugales, ce qui lui a valu d’effectuer plusieurs séjours en prison. Sans emploi, il prend un produit de substitution aux stupéfiants.
Peine de prison avec maintien en détention
Dans son réquisitoire, le procureur de la République souligne le caractère « particulièrement sauvage » de l’agression, « une barre de fer a été utilisée ». Du côté de la défense, son avocate affirme que son client « n’a pas voulu viser sa compagne à la tête et qu’il regrette d’être en arrivé là ».
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Au vu de l’extrême gravité du geste, le tribunal a condamné Pedro à 30 mois de prison**, dont la moitié ferme, avec maintien en détention. Il devra par ailleurs suivre des soins psychologiques et toxicologiques, et a interdiction de rentrer en contact avec la victime.
*Le prénom a été changé
**Cette peine est susceptible d’appel. Tout justiciable demeure présumé innocent tant que toutes les voies de recours n’ont pas été épuisées
Les violences sexistes et sexuelles sont graves et pénalement répréhensibles. Victimes, vous pouvez signaler les faits à la police ou la gendarmerie en appelant le 17 ou le 112 ou en écrivant au 114 si vous êtes dans l’impossibilité de parler. Témoins, vous avez le devoir d’agir, soit en alertant la police ou la gendarmerie, ou, dans le cadre professionnel, en alertant votre hiérarchie ou la personne référente en matière de violences sexistes et sexuelles.
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