La fermeture fracassante des 508 magasins de Camaïeu et la suppression de 2 600 emplois en septembre 2022 n’ont pas soldé l’histoire du groupe auquel appartenaient aussi Go Sport ou Gap. La tempête judiciaire va souffler encore quelques années. Devant 22 conseils de prud’hommes en France, 343 anciens salariés de l’enseigne de prêt à porter, contestent leur licenciement. Une ancienne employée a porté aussi l’affaire à Nantes (Loire-Atlantique).
Ce mardi 25 novembre, le contentieux était appelé devant la juridiction nantaise. Afin d’examiner le fond de l’affaire, Me Michelin au nom de l’ex vendeuse, exige la communication de certaines pièces : des contrats de transfert de salariés entre les différentes entités du groupe, des organigrammes.
20 millions d’euros
Un contentieux similaire occupe les autres tribunaux. On a déjà transmis des documents. C’est un puits sans fond , regrette l’avocate de la holding, la FIB et des autres filiales. Pour l’avocat des salariés, le compte n’y est pas.
Sur le fond ? « Nous contestons les licenciements sur trois points , résume Me Michelin. Primo, les autres filiales du groupe étaient-elles coemployeuses ? Si c’est le cas, elles auraient dû intégrer le plan social. Et les salariés licenciés auraient bénéficié d’indemnités plus généreuses.
Ensuite, l’avocat conteste le périmètre ouvert pour le reclassement des salariés. Et enfin, il estime que le groupe a commis des fautes de gestion qui ont abouti à la liquidation. Il exige donc des indemnités pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. C’est ce qui sera plaidé devant l’ensemble des conseils prud’homaux. Les demandes atteignent 20 millions d’euros , souligne l’avocate de la holding.
Mais la faillite de Camaïeu intéresse aussi désormais la justice pénale. En effet, son ancien propriétaire, l’homme d’affaires, Michel Ohayon a été mis en examen, le 4 avril 2025, pour banqueroute, abus de biens sociaux, escroqueries en bande organisée, abus de confiance et blanchiment aggravé. Le Bordelais est soupçonné d’avoir détourné de l’argent des sociétés Go sport, Gap France et Camaïeu.