Le contexte s’y prête. En effet, la municipalité n’a pas attendu la flambée des coûts énergétiques pour hâter le pas vers la transition. La mise en place des luminaires LED a précédé la guerre en Ukraine. Montant de la dépense : 1,3 million d’euros, somme répartie sur deux exercices. Pourquoi rallumer maintenant ?
« Nous avons eu, il y a quelques mois, une première sollicitation du préfet pour une remise en service de l’éclairage, en particulier aux abords du tram », explique le premier adjoint Bruno Faréniaux. La requête faisait suite à un accident mortel.
« Le renouvellement des câbles coûte un bras à la commune »
Un autre constat a pesé : la recrudescence des vols de câbles et les dégradations sur le réseau d’éclairage. La valeur élevée du cuivre aiguise les appétits. Le phénomène dépasse largement le cadre local. « Le renouvellement des câbles coûte un bras à la commune », reconnaît la maire Véronique Ferreira. Et d’évoquer hors conseil un préjudice compris entre 300 000 et 400 000 euros sur un an. Selon elle, les retours d’expérience tendent à démontrer « une baisse sensible de ce type de vol dans les zones éclairées ».

La délibération a été présentée par Bruno Faréniaux et Véronique Ferreira.
O. D.
Trois mille candélabres
Ce retour de l’éclairage public restera cohérent avec une démarche de sobriété énergétique grâce à l’instauration d’un abaissement de l’intensité lumineuse selon les heures et les zones : réduction jusqu’à 50 % sur les axes principaux comme l’avenue du Général-de-Gaulle et jusqu’à 85 % sur les axes secondaires.
Pour y parvenir, la municipalité doit doter chaque point lumineux d’un potentiomètre. Plusieurs le sont déjà dans les lotissements. Blanquefort compte 3 000 candélabres. Compléter la couverture du réseau devrait s’élever entre 100 000 et 150 000 euros.
Concrètement, le retour de l’éclairage public sans interruption devrait avoir lieu en décembre ou janvier. Actuellement, la plage d’extinction s’étale entre 1 heure et 5 heures du matin.
Insécurité ressentie
L’élu d’opposition Marc François approuve le revirement. « Lors de l’adoption de l’extinction, j’avais déjà dit que l’idée était mauvaise, ayant connu d’autres expériences de ce type ailleurs, justifie-t-il. Là, vous parlez de vols de câbles, mais il y a aussi l’insécurité ressentie par les habitants. »