La Californie et trois autres États américains ont dénoncé mardi la « désinformation dangereuse » de l’administration Trump suggérant un lien entre les vaccins et l’autisme, en soulignant qu’elle « menace la sécurité sanitaire » des États-Unis.

Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a nommé un ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr, connu pour ses positions antivaccins et ses croyances complotistes. Surnommé « RFK », le septuagénaire a amorcé une profonde refonte des agences sanitaires américaines à coups de limogeages massifs et de coupes budgétaires, et a promis d’établir les causes de ce qu’il qualifie d’« épidémie » d’autisme.

VidéoComment expliquer l’« épidémie d’autisme » aux États-Unis

La semaine dernière, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), principale agence sanitaire des États-Unis, ont modifié leur site Internet pour se faire l’écho des thèses du ministre. Le site du CDC évoque désormais un possible lien entre vaccins et autisme. Ce revirement a été dénoncé par la communauté scientifique, avec certains spécialistes de l’autisme accusant l’administration Trump de revenir « au Moyen Âge » en méprisant la science.

« L’absence de leadership fédéral »

Un concert de critiques auxquels se joignent désormais la Californie, l’Oregon, Hawaï et l’État de Washington. Ces quatre États démocrates, qui ont formé en septembre une « alliance sanitaire » pour proposer leurs propres directives, se disent « profondément préoccupés » par la dérive des CDC et conseillent aux parents américains de continuer à vacciner leurs enfants.

« L’absence de leadership fédéral cohérent et fondé sur la science constitue une menace directe pour la sécurité sanitaire de notre nation », estiment-ils, en rappelant que les cas de rougeole atteignent « des niveaux records sous l’administration Trump depuis que l’Amérique a éradiqué la maladie en 2000 ».

La fausse théorie liant l’autisme à un vaccin infantile – celui contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) – provient d’une étude truquée publiée en 1998, par la suite rétractée et maintes fois démentie. « Des recherches rigoureuses menées sur des millions de personnes dans plusieurs pays sur des décennies fournissent des preuves de haute qualité que les vaccins ne sont pas liés à l’autisme », insiste le communiqué.

« Les Américains méritent des conseils en matière de santé publique fondés sur la science – pas des opinions », ajoute le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, cité dans ce communiqué. « L’Alliance (…) continuera de suivre la science, et non de courir après des conspirations et des idées dépassées. »