Mais cette idée d’un contrôle obligatoire de l’âge ne fait pas l’unanimité.
Saskia Bricmont, eurodéputé du groupe des Verts se montre prudente : « Dans un monde idéal, tout ce qui est interdit dans la vraie vie est interdit en ligne. C’est-à-dire que tant les mineurs que les adultes doivent être protégés face aux publicités abusives, aux paroles haineuses, sexistes ou misogynes, ou encore des propos qui poussent au suicide… », argumente l’élue Ecolo.
Elle redoute qu’un simple bannissement des mineurs des réseaux sociaux serve d’alibi et fasse oublier le besoin urgent de réguler les plateformes elles-mêmes. Un risque renforcé selon elle, par le lobby musclé des géants du numérique, soutenus par les Etats-Unis, pour affaiblir la réglementation européenne en matière de numérique.
Le paradoxe, c’est que plusieurs de ces plateformes poussent aujourd’hui pour instaurer une vérification obligatoire de l’âge des utilisateurs.
Saskia Bricmont y voit une illustration du modèle économique de ces plateformes basé sur la quantité de données collectée : « Elles lorgnent sur les données biométriques, de reconnaissance faciale, de partage de données des jeunes qu’elles pourraient utiliser » met en garde l’eurodéputée Ecolo.