CharlÉlie Couture est venu plusieurs fois à Saint-Etienne en tant qu’artiste. « J’ai pas mal joué ici », se souvient-il. Et s’il a passé le week-end dernier en terres stéphanoises, ce n’était pas pour chanter, mais pour présenter son activité moins connue du grand public : les arts plastiques.
Cette discipline est pourtant majeure dans son parcours artistique, dédié au « multisme », à savoir la recherche de « la façon la mieux adaptée pour exprimer ce qu’on a à dire artistiquement ».
Diplômé des Beaux-Arts, il a fait des centaines d’expositions depuis, jusqu’à celle visible actuellement à la Galerie Berthéas, Entre les lignes. « Ceux qui ne me connaissent pas verront que ma démarche est sérieuse », affirme-t-il.
« Ces tôles racontent aussi mon aventure personnelle »
Jusqu’au 10 décembre, le public peut découvrir ses gravures, ses photos-poèmes et ses séries comme Rimbaud d’aujourd’hui (figurant le poète à l’aune des années 2000), Silhouettes urbaines ou encore Tôles froissées de nos vies cabossées. Cette dernière est toujours en cours, symbolisant « les belles américaines, qui ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes, comme le mythe américain » mais aussi « la course folle de notre société, dans la communication, dans les médias ». Et, plus personnellement, son récent combat, gagné, contre la maladie. « Ces tôles racontent aussi mon aventure personnelle. »
Une aventure riche de « cinq vies », dont l’une d’elles s’est déroulée à New York, où il a installé un atelier et ouvert une galerie au début des années 2000. « J’ai passé quinze années là-bas, car ici, mon travail de plasticien n’était considéré que comme une distraction. J’en souffrais, car c’est une démarche à part entière. »
« J’ai été plus aimé et plus détesté que ce que je méritais »
Réduit dans son pays à Comme un avion sans aile, CharlÉlie Couture considère que « ma peinture a tué ma chanson, qui a tué ma peinture. J’ai connu une grande notoriété et je suis alors devenu différent par rapport au regard des autres. J’ai été plus aimé et plus détesté que ce que je méritais. Si je n’avais pas été connu comme chanteur, mon travail de peintre aurait été pris plus au sérieux ».
Les visiteurs de la Galerie Berthéas pourront se rendre compte ces prochains jours du travail de l’artiste à travers plus de 70 œuvres exposées, depuis ses jeunes années à aujourd’hui. « Chacune d’entre elles est une proposition, une interprétation du réel. » Une réflexion sur le monde, aussi, que l’artiste livre volontiers. Et ce même si « on n’attend pas ça d’un chanteur ». Ça tombe bien, il est bien plus que cela.
L’exposition de CharlÉlie Couture, Entre les lignes, est visible jusqu’au 10 décembre à la Galerie Berthéas, rue Étienne-Mimard à Saint-Etienne.
La Galerie Berthéas lui est entièrement dédiée
Marine Hostin, responsable de la galerie stéphanoise Berthéas, est très heureuse de présenter Entre les lignes, l’exposition de Charlélie Couture. « Cela fait quelques années que l’on présente son œuvre, et nous sommes très fiers de proposer l’exposition d’un artiste aussi important. »
Jusqu’au 10 décembre, les plus de 400 m² de la galerie sont exclusivement consacrés à une production artistique « riche et exceptionnelle. Charlélie Couture n’est pas un chanteur devenu artiste peintre, c’est tout le contraire. Et c’est ce que nous voulons faire découvrir aux visiteurs de cette exposition ».
Ces derniers pourront apprécier les différentes étapes du parcours du plasticien, de ses débuts à aujourd’hui, à travers des œuvres réalisées sur différents supports (papier, toile…) et avec différentes techniques.