Elle est l’un des poumons commerciaux de Rennes Métropole. Avec des locomotives comme Grand Quartier, Leclerc, ou Bretagne Matériaux, la Zone artisanale Nord – Coteaux de l’Ille, qui comprend les quartiers de Chesnais-Beauregard à Saint-Grégoire, Donelière-Gros Malhon à Rennes et la nouvelle Robiquette à cheval sur les deux villes, est l’une des plus attractives du bassin rennais. La zone est pourtant à la croisée des chemins. Créée dans les années 1970, à l’époque du tout voiture, elle a « aujourd’hui besoin d’être requalifiée », estiment la Métropole et la Ville de Saint-Grégoire.

« Les commerces sont disséminés, l’idée est de les concentrer au même endroit »

D’ici 2050, les 236 hectares de la zone vont avoir droit à un sérieux lifting. Outre la construction de 3 700 logements, c’est tout le tissu économique qui doit être réagencé. Objectif ? « S’adapter au changement climatique et répondre à l’objectif de la loi Zan en 2050 (Zéro artificialisation nette, qui limite l’artificialisation des sols) », c’est-à-dire densifier, à la fois dans le logement, mais aussi le tissu économique et commercial. « Aujourd’hui, les commerces sont disséminés sur l’ensemble de la zone. Là, l’idée est de les concentrer au même endroit », explique la ville de Saint-Grégoire. Dans les premières hypothèses de programmation que nous avons pu consulter, « 46 000 m² de commerces sont à repositionner sur l’axe Chesnay-Beauregard » à l’horizon 2050, encadrés par les deux locomotives commerciales que sont le centre commercial Grand Quartier, à l’ouest, et Leclerc, à l’est.

Un travail titanesque. Comme celui des transports. Traversée par la voie express, la rocade et le train, la zone, très empruntée par les automobilistes, « est dangereuse pour les piétons et les cyclistes », admet la ville de Saint-Grégoire. La Métropole a ainsi prévu d’y faire passer deux lignes de Trambus : la T1, dont le terminus sera situé à La Plesse et qui passera par le centre commercial Grand Quartier, et la T3, qui reliera directement le bourg de Saint-Grégoire à la zone artisanale, via l’avenue Gros Malhon.

La circulation des piétons sera revue

De la même manière, le maillage pour la circulation doit être revu de fond en comble. Comme le révèle ce même document de travail, « les infrastructures actuelles » ne permettent pas une libre circulation des piétons, qui ne peuvent traverser certains axes que tous les 300 à 900 mètres. Le projet prévoit ainsi des zones de franchissement des grands axes tous les 50 à 150 mètres, la création de nombreuses venelles réservées aux piétons et trois espaces pour traverser le canal Saint-Martin. Cequi devrait permettre, aussi, de végétaliser cette zone très minérale.

De nouvelles infrastructures qui ne sont pas sans générer quelques frictions entre les collectivités. La ville de Saint-Grégoire a notamment « un point de vigilance sur le maintien de l’accessibilité voitures. La zone attire au-delà de Saint-Grégoire, avec des personnes qui viennent donc avec leur propre véhicule. On a demandé une étude d’impact sur l’arrivée du Trambus, qu’on attend toujours ». La Métropole, elle, affirme que « les études de mobilités sont en cours », comme « les études pour le Trambus. Le réaménagement des voies pour donner une plus grande part aux vélos et piétons nécessite des mutations urbaines et une modification des limites du domaine public », dont « le planning reste à déterminer ».

Quid de la halte ferroviaire ?

Saint-Grégoire pousse enfin pour la réalisation d’une halte ferroviaire, sur une emprise du Leclerc, là où se croisent les deux lignes de Trambus. « Le Leclerc est ouvert à céder une partie de son parking, où on ferait le retournement du Trambus (T1), avait déclaré en juin 2025 Matthieu Theurier, vice-président de Rennes Métropole à la Mobilité et aux Transports. Faire une halte ferroviaire ici, on trouve que c’est une bonne idée, mais ça dépend de la Région, qui ne s’est pas mis en ordre de marche. Cela se fera peut-être un jour, mais le projet n’est pas concrétisé ».