On pensait que les Britanniques avaient enterré le Brexit, qu’ils l’avaient rangé dans le tiroir des erreurs qu’on préfère oublier. Et bien non : le Brexit revient… et il revient, parce que la facture arrive.
Depuis quelques semaines, le gouvernement britannique multiplie les sorties sur le sujet. Le Premier ministre Keir Starmer dénonce ce qu’il appelle « un accord de Brexit bâclé ». Et il s’appuie sur de nouvelles études, comme celle de la BCE, qui confirment que la sortie de l’Union européenne a été dévastatrice : une productivité en recul de 4% ; des échanges avec l’UE en baisse de 15% ; une économie moins ouverte, moins compétitive ; et la finance en première ligne avec 15.000 emplois perdus dans le secteur boursier, des centaines d’entreprises financières parties sur le continent, et une partie des transactions d’actions qui ont glissé vers les bourses européennes.
Ces études ne révèlent rien de vraiment neuf : elles ne font que remettre des chiffres sur une réalité vécue au quotidien par les Britanniques. La vraie nouveauté, c’est que les travaillistes, au gouvernement, n’ont plus peur d’en parler. Pendant des années, on marchait sur des œufs, on n’évoquait pas trop le sujet, pour ne pas froisser les pro-Brexit. Aujourd’hui, le tabou a sauté.