Après la découverte d’affiches prorusses sur l’Arc de triomphe au mois de septembre, trois personnes ont été mises en examen et écrouées à Paris. Elles sont soupçonnées d’espionnage et d’ingérence au profit de Moscou.

Trois personnes ont été mises en examen et écrouées à Paris dans le cadre d’une double affaire d’espionnage économique au profit de Moscou et d’ingérence après la découverte d’affiches prorusses sur l’Arc de triomphe. L’un des mis en examen, un Russe de 40 ans, a été reconnu par la vidéosurveillance en train de coller début septembre ces affiches à la gloire de la Russie, précise le parquet.

Il en aurait rendu compte par téléphone à la fondatrice de l’association SOS Donbass, basée à Pau et inscrite à la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Cette femme, une Franco-Russe de 40 ans, était depuis au moins le début de l’année dans le radar de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), soupçonnée d’avoir approché des cadres d’entreprises françaises pour obtenir des renseignements économiques. Ces agissements, « susceptibles de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation », avaient conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire.

Une association humanitaire en guise de couverture

La troisième personne écrouée est un homme de 63 ans né en Seine-Saint-Denis. Un quatrième mis en examen a pu échapper à la détention provisoire, mais il est soumis à un strict contrôle judiciaire qui lui interdit notamment toute activité associative en lien avec « la politique internationale de la France, la politique de la Russie ou l’aide aux personnes en raison du conflit armé russo-ukrainien ».

L’association, baptisée SOS Donbass pour « Sud Ouest solidarité Donbass », servait, selon la DGSI, de couverture à des activités d’espionnage et de déstabilisation. Elle se présente comme une organisation d’aide humanitaire et organise des collectes de fonds pour des convois d’aide aux civils de cette région de l’Est de l’Ukraine déchirée par la guerre. Son site internet fournit également des affiches prêtes à imprimer avec le slogan « La Russie n’est pas mon ennemie ».