La méthode 20/20 s’attaque à un phénomène universel :
l’accumulation d’objets conservés « au cas où ». Ces petites choses
auxquelles on réserve un tiroir, une boîte ou une étagère, persuadé
qu’elles pourraient un jour s’avérer utiles. Lorsqu’elle est
appliquée à des boîtes de rangement, cette règle a néanmoins de
quoi transformer un espace saturé en un ensemble plus cohérent,
tant le simple fait d’ouvrir ces casiers peut enfin redevenir
agréable.
Ces objets anodins qui saturent nos espaces de vie
Ce qui rend cette approche si pertinente, c’est sa manière de
dévoiler
ce qui se cache derrière le désordre. Chacun garde un objet
pour une raison différente : une attache sentimentale, un souvenir,
un projet imaginé ou bien un geste anticipé. Mais, dans la réalité,
ces objets finissent souvent par dormir dans des
placards que l’on entrouvre sans enthousiasme, conscients
de ce qui s’y amasse. Des chargeurs obsolètes, du matériel créatif
abandonné après une tentative timide, ou encore cette armée
de sacs fourre-tout forment une collection aussi
anodine que persistante, occupant de la place et encombrant
l’esprit.
La méthode 20/20, partagée par le site The Minimalists,
propose une question simple qui agit comme un
révélateur : « Est-ce que je peux remplacer cet objet
en moins de 20 minutes et pour moins de 20 euros ? ». Si
la réponse est positive, l’objet perd instantanément son statut de
possession précieuse. Cette règle n’invite ni au dépouillement
extrême ni au virage minimaliste forcé. Elle
rappelle simplement que, la plupart du temps, « au cas où »
signifie « jamais », et que
conserver ces objets relève plus de l’habitude
que du besoin.
Des objets triés sans hésitation dans la maison
Dans l’expérience menée avec des
boîtes glissées sous le lit, la méthode s’est appliquée sans
grand déballage. Plutôt qu’un grand renversement, chaque objet a
été examiné individuellement, ce rythme lent
invitant à reconsidérer l’utilité réelle de chaque élément et la
facilité de son remplacement. Rapidement, les classiques de
l’accumulation sont apparus : une pelote de laine liée à une
tentative ratée de crochet, un protège-dents et des genouillères
couverts de poussière, souvenirs d’un tournoi de hockey sur glace,
ou encore un chargeur de brosse à dents
incompatible avec l’appareil actuel. Tous ont coché sans
effort les critères de la règle.
À mesure que chaque objet trouve sa place ou quitte les
boîtes, l’ensemble devient immédiatement plus lisible. Le
principal atout de cette méthode repose sur cette simplification
mentale qui retire la
charge émotionnelle du tri. Les décisions se prennent selon une
règle extérieure, claire et suffisamment neutre pour écarter toute
culpabilité. Résultat : un espace vraiment plus
net et surtout un esprit libéré de ces micro dilemmes liés
aux objets « en suspens ».
Plusieurs objets qui échappent à la
règle
Cette règle n’a cependant rien d’universel. Certains objets ne
peuvent être remplacés ni en vingt minutes ni pour vingt euros :
décorations saisonnières, produits d’entretien supplémentaires ou
matériel que l’on n’utilise qu’occasionnellement. Les
éliminer serait contre-productif ou coûteux. La
méthode 20/20 fonctionne donc comme un outil sélectif, un filtre
utile pour
éliminer uniquement le désordre, celui qui s’accumule
faute d’attention.
Ce principe rappelle ainsi que le désencombrement n’a pas besoin
d’opposer émotions et rationalité. Il propose un
cadre simple où l’on cesse d’imaginer des scénarios hypothétiques
pour regarder ce qui a réellement sa place. Une fois les boîtes
réorganisées, leur contenu devient clair, lisible et constitué
uniquement d’objets utilisés ou appréciés. Moins
de « peut-être un jour », moins de projets inachevés qui
s’empilent, et une méthode qui, sans être absolue, offre un
excellent point de départ à
quiconque souhaite alléger un tiroir, une étagère ou une pièce
entière.