La guerre de la désinformation fait rage jusqu’à nos écrans. Sur internet, des dizaines de faux sites imitent les codes et les intitulés de la presse régionale, y compris ceux de votre propre journal, et publient des articles produits à l’aide de l’intelligence artificielle, dont les contenus visent à discréditer l’Ukraine ou à manipuler l’opinion française. Tout cela peut sembler très virtuel et lointain. Le danger n’a en réalité jamais été aussi proche. Dans le but de berner les lecteurs, ces sites vont jusqu’à faire croire que leurs sièges sociaux sont basés pour l’un à Epinal, pour d’autres à Nancy, Strasbourg, Metz ou Dijon. Nos reporters se sont rendus aux adresses indiquées par une partie de ces prétendues sociétés pour vérifier, ce qui est la base du travail journalistique.

Une campagne de désinformation XXL

L’enquête que nous publions confirme notre intuition : tout est bidon, jusqu’aux noms des rédacteurs fantômes de ces sites. Selon l’entreprise américaine de cybersécurité Recorded Future, 141 faux sites d’information du même modèle ont fait irruption sur la toile au premier semestre. Une campagne de désinformation XXL, attribuée à de puissants réseaux d’influence russes. À l’approche des élections municipales puis de la présidentielle de 2027, les experts mettent en garde contre l’utilisation qui pourrait être faite de ces sites dopés aux algorithmes et à l’IA pour inonder le web et les réseaux sociaux de fake news et autres rumeurs. Lutter contre ces entreprises de déstabilisation opérant depuis l’étranger s’avère extrêmement compliqué. Il va falloir apprendre à vivre avec et à discerner le vrai du faux. Personne ne peut affirmer ne pas s’être fait abuser, un jour ou l’autre, par une fausse info lue à la va-vite sur son smartphone. La guerre de la désinformation est déclarée. À chacun de mener son propre combat, qui commence par une extrême vigilance sur l’origine des infos qu’il consomme.