Publié26. novembre 2025, 15:22
Bruxelles: Après la France, Shein dans le collimateur de l’Union européenne
Le scandale des poupées pédopornographiques prend de l’ampleur, avec les soupçons de Bruxelles, quant à «un risque systémique» encouru par les consommateurs.

Le scandale des poupées et des armes vendues en ligne fait tache d’huile…
AFP
Déjà dans la tourmente en France, Shein est désormais dans le collimateur de l’UE: Bruxelles soupçonne le géant du e-commerce de faire courir un «risque systémique» aux consommateurs, notamment avec ses poupées pédopornographiques, tandis que les eurodéputés veulent faciliter la suspension de certaines plateformes.
«Après la vente de produits illégaux en France et plusieurs rapports publics, la Commission soupçonne que la plateforme de Shein puisse présenter un risque systémique pour les consommateurs dans toute l’Union européenne», a annoncé mercredi, l’exécutif européen.
«La Commission demande désormais formellement à la plateforme des informations précises et des documents internes sur la manière dont elle s’assure que les mineurs ne sont pas exposés à des contenus inappropriés pour leur âge, en particulier via des mesures de vérification d’âge, et comment elle empêche la diffusion de produits illégaux» via son système de vente, a précisé Bruxelles.
Protection des utilisateurs du site
La Commission a adressé ces demandes à Shein dans le cadre du DSA (Digital services act), le règlement européen sur les contenus en ligne qui oblige les très grandes plateformes à prendre des mesures renforcées pour protéger leurs utilisateurs contre les contenus illégaux et dangereux.
Shein, fondée en Chine en 2012, mais désormais basée à Singapour, avait été désignée en avril 2024 comme faisant partie des plateformes soumises à ces règles. Parallèlement, les eurodéputés ont appelé mercredi à suspendre plus rapidement les plateformes de e-commerce en cas de violation grave du droit de l’UE.
Dans une résolution non contraignante adoptée mercredi à Strasbourg, ils demandent «instamment qu’il soit plus simple et plus rapide» de recourir à «la suspension temporaire de l’activité des places de marché en ligne en cas de violations systémiques, graves ou répétées du droit de l’Union, comme dans l’affaire Shein en France». «La suspension des places de marché en ligne ne devrait plus être considérée comme une mesure exceptionnelle prise en dernier recours», plaident-ils.
«Un système défaillant»
En outre, ils estiment que les faits reprochés à Shein «témoignent non pas de l’existence d’incidents isolés, mais d’un système défaillant auquel il n’est pas possible de remédier par le simple retrait d’un produit ou des excuses publiques». Le groupe Shein est au cœur d’un scandale en France et en Europe, depuis la découverte, fin octobre, de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A sur son site.
Le gouvernement français a multiplié les procédures envers l’entreprise pour obtenir la suspension de son site pour trois mois minimum, et a exhorté l’UE à sévir contre la plateforme. Mais une audience qui devait se tenir mercredi, à ce sujet, devant le tribunal judiciaire de Paris, a été renvoyée au 5 décembre, sur demande de l’avocat de l’État, qui a regretté avoir reçu tardivement les arguments de défense de Shein.
La France veut en outre enclencher «dans les prochains jours» la même procédure de suspension envers deux autres plateformes, AliExpress et Joom, également en raison de la vente de poupées pédopornographiques. Le gouvernement a également signalé à la justice les plateformes eBay, Temu et Wish, pour la vente de produits illégaux.
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(afp/rk)