Lors de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Nathalie G. a été poignardée par son ancien compagnon à Saint-Colomban (Loire-Atlantique). Ce dernier l’avait déjà menacée de mort. Une enquête a été ouverte.
Un nouveau drame à l’arme blanche, au sud de Nantes (Loire-Atlantique). Les secours et la gendarmerie nationale sont intervenus vers 20h15, mardi 25 novembre, dans une habitation de la commune de Saint-Colomban, à une vingtaine de kilomètres de l’agglomération nantaise. Au lieu-dit La Haut Roquette, ils ont pris en charge Nathalie G., née en 1976, victime d’une tentative d’assassinat par son ex-conjoint. En arrêt cardio-ventilatoire à l’arrivée du Samu, elle a succombé à ses blessures vers 21h.
Mardi soir, alors que la victime célébrait un anniversaire avec plusieurs membres de sa famille, son ex-conjoint a «surgi sans avoir été invité» et lui a asséné plusieurs coups de couteau, a expliqué mercredi matin à l’AFP le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy. «Cette dernière était venue au domicile de leur fille pour fêter l’anniversaire de leur gendre. Alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le domicile, et que la victime sortait de la maison avec sa fille, le mis en cause arrivait, en provenant d’un chemin sur le côté du garage, bordé par une forêt, et lui portait de nombreux coups de couteau», détaille en cette fin journée le magistrat nantais, dans un communiqué de presse. Le récit est glaçant : une «vingtaine» de coups de couteau ont été prodigués à la victime, «de taille et profondeur différentes, dans le ventre, sur le haut de la poitrine côté gauche, dans le dos, au genou gauche et aux deux mains». Une autopsie est prévue.
Le suspect retrouvé jeudi
Une enquête a été ouverte par le parquet du tribunal judiciaire de Nantes. Dans la foulée, le suspect était recherché par la brigade des recherches de la compagnie de Rezé et la section des recherches de la Région de gendarmerie de Loire-Atlantique. Pascal G., né en 1968, a finalement été retrouvé jeudi matin, pendu à un arbre de la commune rezéenne. Il était connu de la Justice. Le 9 mai 2023, il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Nantes pour des menaces de mort à l’encontre de la victime et de leur fils survenus le 31 décembre 2022. À cette occasion, il avait écopé d’un an de prison avec sursis probatoire pendant deux ans et d’une interdiction d’entrer avec les victimes ou de paraître au domicile.
«Dans le cadre de cette condamnation, le parquet de Nantes avait attribué à la victime, le 9 juin 2023, un “téléphone grave danger” (TGD), dispositif qu’elle n’estimait plus utile et qui lui avait donc été retiré il y a un peu plus d’un an, le 27 septembre 2024», ajoute le procureur de la République de Nantes. «Elle ne pouvait en toute hypothèse juridiquement plus en être équipée à partir du 9 mai 2025, date d’expiration du sursis probatoire, lequel s’était par ailleurs déroulé sans incident.»
Hasard du calendrier, l’agression a eu lieu lors de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Ces événements «nous rappellent à tous la très grande vigilance qui doit être la nôtre à cet égard, et ce même lorsque tous les dispositifs législatifs protecteurs de la victime ont pu être utilisés, comme ce fut le cas en l’occurrence», ajoute Antoine Leroy à la fin de son communiqué. «Ce combat contre les violences à l’égard des femmes est permanent, et doit donc continuer de mobiliser tout le monde et toutes les institutions».
Le nombre de féminicides conjugaux a augmenté de 11% entre 2023 et 2024 avec 107 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, soit un décès enregistré tous les trois jours. Au total, les forces de l’ordre ont recensé 138 morts violentes au sein du couple l’an dernier, dont 31 hommes, selon une étude nationale annuelle du ministère de l’Intérieur.