FLASH INFO – En grève illi­mi­tée depuis lundi 24 novembre 2025, une quin­zaine de sala­riés du sec­teur SFL de Caterpillar – Échirolles bloquent toute la chaîne de pro­duc­tion du site. Soutenus par les syn­di­cats CFDT, FO, Sud et CGT, ils réclament une hausse sala­riale de 50 euros net, après trois années sans véri­table reva­lo­ri­sa­tion. Une mobi­li­sa­tion appe­lée à s’étendre dans les pro­chains jours.

Depuis trois jours, la pro­duc­tion est tota­le­ment à l’arrêt sur le site de construc­tion d’en­gins de chan­tier Caterpillar d’Échirolles. Une quin­zaine d’ouvriers du sec­teur SFL – un code interne dési­gnant l’atelier où sont assem­blés les châs­sis de plu­sieurs gammes de machines – ont déclen­ché lundi 24 novembre 2025 une grève illi­mi­tée. Ils entendent dénon­cer des aug­men­ta­tions qu’ils jugent déri­soires, dans le cadre des négo­cia­tions annuelles obli­ga­toires (NAO).

À l’origine du mou­ve­ment, les pro­po­si­tions sala­riales de la direc­tion, jugées « indi­gentes » par les orga­ni­sa­tions syn­di­cales. Pour un salaire moyen d’environ 1 900 euros nets, la matrice d’augmentation ne repré­sen­te­rait que 26,65 euros, selon un com­mu­ni­qué de Sud soli­daires. « À titre d’exemple, pour un salaire de 2 000 euros bruts, l’entreprise ne veut accor­der que 33 euros bruts d’augmentation, soit à peine 1,65 % », pré­cise Dominique Quercia, délé­gué Sud Solidaires chez Caterpillar.

En janvier 2023, des débrayages avaient déjà eu lieu sur les sites Caterpillar de Grenoble et d'Échirolles pour réclamer des revalorisations salariales.

En jan­vier 2023, des débrayages avaient déjà eu lieu sur les sites Caterpillar de Grenoble et d’Échirolles pour récla­mer des reva­lo­ri­sa­tions sala­riales. © Florent Mathieu – Place Gre’net

« Les gré­vistes ne demandent pas la lune ! Simplement la recon­nais­sance de leur tra­vail par une aug­men­ta­tion de 50 euros nets [pour un salaire de 1 900 euros, ndlr] com­pen­sant les pertes de pou­voir d’achat subies depuis trois ans », sou­ligne le syndicaliste.

Ces pro­po­si­tions de la direc­tion inter­viennent après « trois années de disette sala­riale », car aucun accord sala­rial n’a mar­qué l’an­née 2024, d’a­près Sud soli­daires. Un contexte d’autant plus mal accepté que le site de Grenoble-Échirolles, jugé « par­fai­te­ment ren­table » par les syn­di­cats, a décidé cette année de ver­ser 40 mil­lions d’euros de divi­dendes à ses actionnaires.

Des actions à venir pour « mettre la pres­sion sur la direction »

Le sec­teur SFL, où sont assem­blés les châs­sis des engins de chan­tier consti­tue un maillon cru­cial de la chaîne de pro­duc­tion de Caterpillar – Échirolles. « Il n’y a plus aucune machine qui peut être mon­tée », explique Dominique Quercia. Le blo­cage de quinze sala­riés para­lyse le tra­vail d’une cin­quan­taine d’autres », fait-il savoir. Résultat ? Une pro­duc­tion à l’ar­rêt : plus aucune machine ne sort de l’usine depuis le début du mou­ve­ment de grève.

La mobi­li­sa­tion semble appe­lée à s’amplifier. Déjà sou­te­nue par la CFDT, FO et Sud, la grève com­mence à ral­lier la CGT. Les syn­di­cats doivent se retrou­ver pour défi­nir les actions à mener en fin de semaine. Parmi les pistes : piquets de grève ren­for­cés, caisse de soli­da­rité, actions visibles sur Grenoble et pos­sible mon­tée en pres­sion à l’entrée du site.

La direc­tion, quant à elle, main­tient pour l’heure une enve­loppe pla­fon­née à 2,2 % de la masse sala­riale et aucun nou­veau ren­dez-vous avec les repré­sen­tants du per­son­nel n’est à l’ordre du jour. Contactée par Place Gre’net, l’en­tre­prise n’a pas encore répondu à notre demande d’in­for­ma­tions.