« C’est mon frère qui avait volé la famille Tir ». Dans le jeu de dupes que constituent les procédures judiciaires, Mohamed Seghier abat de nouvelles cartes. Jugé depuis lundi 17 novembre aux côtés de Christopher Aouni pour le double homicide de Nouri Lakas, 26 ans, et Nasser Khellaf, 31 ans, le 4 février 2016 sur le parking d’un centre commercial marseillais, l’homme de 47 ans a livré aux enquêteurs des versions aussi variables que peu convaincantes.
« Dans la procédure, j’ai menti M. le président. Je préfère vous le dire, comme ça, vous restez pas dessus », avoue d’emblée l’accusé. Et de revenir sur l’assassinat de son frère, en 2010, point de départ selon la justice d’une guerre de territoire muée en vengeances successives entre deux clans rivaux, celui des Tir, allié aux Berrebouh d’une part, celui des Remadnia allié à l’équipe dite de Marignane d’autre part. « Quand vous avez appris qu’un membre de la famille Tir avait tué votre frère, n’avez-vous pas nourri quelque sentiment de vengeance ? », interroge le magistrat. « Non, parce que je ne suis pas capable de me faire justice moi-même », affirme Mohamed Seghier d’une voix caverneuse. Définitivement condamné à trente ans de réclusion cr…