Washington sur le qui-vive. Deux militaires de la garde nationale ont été touchés par des tirs ce mercredi près de la Maison-Blanche dans la capitale fédérale, annonce la presse américaine. « Ils sont décédés », a fait savoir peu après Patrick Morrisey, le gouverneur de l’État de Virginie-Occidentale, d’où ils étaient originaires, avant de revenir sur ses déclarations : « Nous recevons à présent des informations contradictoires sur l’état de nos deux gardes nationaux et nous vous tiendrons au courant de la situation quand nous aurons des informations plus complètes ». L’état de santé des deux militaires était donc toujours incertain dans la soirée.
Un suspect a été arrêté, a fait savoir la police de la capitale américaine sur X, tandis que des hélicoptères survolent la zone. Des journalistes de l’AFP ont vu, à deux rues de la Maison Blanche, une personne vêtue d’un uniforme militaire être évacuée sur un brancard.
Un militaire a été évacué sur un brancard. AFP/Sebastian Smith
« L’animal qui a tiré sur les deux gardes nationaux » est « aussi gravement blessé », a déclaré Donald Trump sur son réseau Truth social. « Il paiera malgré tout très cher » son acte, a ajouté le président américain qui suit la situation de sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, où il compte passer jeudi la fête de Thanksgiving.
« Merci de prier avec moi pour les deux gardes nationaux qui viennent d’être touchés par balle il y a quelques instants à Washington DC », a déclaré sur X Kristi Noem, ministre de la Sécurité intérieure.
Périmètre bouclé
« La Maison Blanche est informée et suit cette situation tragique, le président est tenu au courant », a déclaré à la presse Karoline Leavitt, la porte-parole de la Maison Blanche.
Des membres de la Garde Nationale après les tirs près de la Maison Blanche à Washington. Reuters/Nathan Howard
« On a entendu des coups de feu. On attendait au feu rouge et il y a eu plusieurs coups de feu », a raconté Angela Perry, une agente de sécurité de 42 ans, en voiture avec ses deux enfants. « On pouvait voir des membres de la Garde nationale courir vers le métro, armes à la main », a-t-elle ajouté.
« On était sur le chemin du retour quand on a vu plein de flics et de voitures de police passer à toute vitesse devant nous », a de son côté dit à l’AFP Mohammed Elkattabi, un directeur commercial de 47 ans qui venait de visiter la Maison Blanche avec sa famille.
« On a vu deux civières », a continué ce touriste venu d’Atlanta, dans le sud du pays, pour visiter la capitale américaine en pleine période des fêtes de Thanksgiving. Son fils de six ans, a-t-il précisé, « apprend l’histoire à l’école et il a maintenant pu voir l’histoire en direct », dans un pays marqué par les violences politiques et les crimes par armes à feu.
La zone a été bouclée et des dizaines de véhicules de police et d’autres forces de sécurité locales comme nationales ont été dépêchés sur les lieux.
Militaires déployés
Des militaires des gardes nationaux sont déployés, à la demande du président Donald Trump, depuis août dans la capitale américaine. Ils étaient 2 175 militaires déployés mi-novembre, selon de récentes statistiques militaires. Ils seront 500 supplémentaires, a annoncé le chef du Pentagone après cet incident. La municipalité accuse l’exécutif fédéral d’outrepasser ses pouvoirs.
Depuis juin, le président républicain a envoyé la Garde nationale successivement à Los Angeles (ouest), Washington et Memphis (sud), à chaque fois contre l’avis des autorités locales démocrates, disant ces renforts nécessaires pour lutter contre la criminalité et appuyer la police fédérale de l’immigration (ICE).
La municipalité de Washington, au statut unique, n’est rattachée à aucun État américain, et dispose d’une autonomie limitée puisque le Congrès a compétence sur ses affaires.