Un campement de fortune installé le long des berges du grand canal, à l’ouest de Dublin, le 21 mai 2024. BEN STANSALL/AFP
Dans la foulée de la réforme migratoire annoncée par le Royaume-Uni et anticipant davantage d’arrivées en conséquence des restrictions britanniques, l’Irlande a annoncé mercredi 26 novembre des mesures de durcissement de sa politique d’asile.
« Notre population a augmenté l’année dernière de 1,6 %, ce qui est sept fois la moyenne dans l’Union européenne », a déclaré Jim O’Callaghan, le ministre de la justice du gouvernement de coalition au pouvoir en Irlande, dominé par les deux grands partis de centre droit. Il a ajouté que cette croissance « extrêmement forte » de la population mettait « sous pression » les services publics et les structures d’hébergement.
Le nombre de demandes d’asile en Irlande a connu une augmentation spectaculaire, atteignant un niveau record de 18 651 en 2024, contre 13 276 l’année précédente. L’Irlande, qui a longtemps été un pays d’émigration, voit désormais sa population augmenter principalement en raison de l’immigration. Elle comptait 5,46 millions d’habitants en avril 2025, avec une immigration nette de 59 700 personnes.
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Un climat politique de plus en plus tendu autour de l’immigration
L’hostilité envers les migrants a gagné du terrain dans le pays : comme au Royaume-Uni, des lieux hébergeant des demandeurs d’asile ont été pris pour cible ces derniers mois.
Le vice-premier ministre Simon Harris a récemment déclaré que l’immigration en Irlande était « trop élevée », s’attirant des critiques de la part des partis de gauche qui l’ont accusé de faire des œillades à l’extrême droite.
Les mesures décidées mercredi par le gouvernement, qui devraient être soumises au vote du Parlement début 2026, comprennent des règles plus strictes de regroupement familial pour les ressortissants de pays extérieurs à l’Espace économique européen (EEE).
Les bénéficiaires d’une protection internationale (notamment les réfugiés) devront avoir vécu en Irlande pendant cinq ans avant de pouvoir prétendre à la nationalité irlandaise, au lieu de trois ans actuellement. Les demandeurs d’asile ayant un emploi devront aussi contribuer financièrement, en fonction de leurs revenus, à leur logement fourni par l’Etat. Ceux qui souhaitent faire venir leur famille en Irlande devront prouver qu’ils sont en mesure de subvenir à leurs besoins.
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Le gouvernement aura le pouvoir de révoquer le statut de réfugié d’une personne si celle-ci est jugée « dangereuse pour la sécurité de l’Etat », ou condamnée pour un crime grave. Le gouvernement envisage également de limiter le nombre de visas étudiants.
Le premier ministre, Micheal Martin, a estimé récemment que l’Irlande devait « se préparer » aux « répercussions » possibles du durcissement des règles d’asile annoncé il y a une dizaine de jours par le Royaume-Uni. Selon Jim O’Callaghan, 87 % des personnes qui ont demandé l’asile en République d’Irlande arrivaient via l’Irlande du Nord, province du Royaume-Uni avec laquelle elle partage une frontière.
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