Féminicide de Saint-Colomban : les précisions du Procureur de la République de Nantes. Le suspect a été retrouvé, par les policiers de Rezé, pendu à un arbre, à Trentemoult, ce mercredi matin, 26 novembre.
Au lendemain du féminicide de Saint-Colomban, qui a couté la vie à une âgée de 53 ans, Antoine Leroy, procureur de la République de Nantes apporte quelques précisions :
« Les secours étaient sollicités le 25 novembre 2025 au Lieu-Dit La Haut Roquette à Saint-Colomban (44)* et arrivaient sur place à 20 h 15, pour la tentative d’assassinat de Nathalie G. (née en 1976 à Nantes) par son ancien conjoint, Pascal G. (né en 1968 à Nantes). Des premiers éléments recueillis sur place par la gendarmerie, il en ressortait que cette dernière était venue au domicile de leur fille pour fêter l’anniversaire de leur gendre. Alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le domicile, et que la victime sortait de la maison avec sa fille, le mis en cause arrivait, en provenant d’un chemin sur le côté du garage, bordé par une forêt, et lui portait de nombreux coups de couteau, que détaillera l’autopsie à venir, à savoir une vingtaine, de taille et profondeur différentes, dans le ventre, sur le haut de la poitrine côté gauche, dans le dos, au genou gauche et aux deux mains. » précise le procureur de Nantes.
Une vingtaine de coups de couteaux
« Malgré les soins immédiatement prodigués par les pompiers pendant presque 45 mn, la victime devait décéder vers 21h. La brigade des recherches de la compagnie de Rezé et, en soutien, la section des recherches de la Région de gendarmerie de Loire-Atlantique, procédaient immédiatement à un nombre important de constatations et activaient le dispositif de recherche de l’intéressé, dont le téléphone portable était retrouvé à son domicile de La Montagne (44), mais pas le véhicule. Les fonctionnaires de police du commissariat de Rezé devaient le retrouver en toute fin de matinée ce jour 26 novembre 2025, qui s’était donné la mort par pendaison. Il avait fait l’objet d’une condamnation par le tribunal correctionnel de Nantes le 9 mai 2023, notamment pour des menaces de mort réitérées sur la victime et sur leur fils, faits commis le 31 décembre 2022, et faits pour lesquels il avait été condamné à un an d’emprisonnement avec sursis probatoire pendant deux ans, avec, notamment, interdiction de contact avec les victimes et interdiction de paraître au domicile. »
La victime avait un téléphone » grave danger »
« Dans le cadre de cette condamnation, le parquet de Nantes avait attribué à la victime, le 9 juin 2023, un « téléphone grave danger » (TGD), dispositif qu’elle n’estimait plus utile et qui lui avait donc été retiré il y a un peu plus d’un an, le 27 septembre 2024. Elle ne pouvait en toute hypothèse juridiquement plus en être équipé à partir du 9 mai 2025, date d’expiration du sursis probatoire, lequel s’était par ailleurs déroulé sans incident. Ces tragiques événements, qui ne s’étaient pas produits sur le ressort du tribunal judiciaire de Nantes depuis de nombreuses années, se sont pourtant produits cette fois précisément au cours de la journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. Ils nous rappellent à tous la très grande vigilance qui doit être la nôtre à cet égard, et ce même lorsque tous les dispositifs législatifs protecteurs de la victime ont pu être utilisés, comme ce fut le cas en l’occurrence. Ce combat contre les violences à l’égard des femmes est permanent, et doit donc continuer de mobiliser tout le monde et toutes les institutions. » précise Antoine Leroy, procureur de la République à Nantes.
* Saint-Colomban est une commune située à 25 kilomètres au sud ouest de Nantes.
Visuel de Une : M.Antoine Leroy, procureur de la République de Nantes. © Alain Moreau.