Non, non, rassurez-vous, il ne s’agit pas là du même début d’article habituel sur Kylian Mbappé qui empile les buts. Enfin, à y lire de plus près, il est possible que les adjectifs soient tout aussi laudateurs, le constat à peu près identique et les enseignements au moins aussi enchanteurs. Alors, on y va ! Ce mercredi, à Athènes, face à l’Olympiakos, l’avant-centre français du Real Madrid, auteur d’un quadruplé, son premier en Ligue des champions, a été une nouvelle fois énorme (on a dû l’écrire déjà), d’une efficacité redoutable (ça, c’est à peu près sûr), il a porté son équipe (ça, pas de doute, on l’a écrit, et même plusieurs fois) et l’a arrachée à un début de match laborieux en marquant sur chacune de ses occasions.
Fait nouveau cette saison et sous les couleurs du Real (ah, vous voyez !), Mbappé a marqué de la tête, preuve qu’il sait donc le faire et que son nez cassé n’est vraiment plus qu’un lointain souvenir. Souvent, depuis la reprise estivale, après avoir écrit que le numéro 10 avait soustrait sa formation à un marasme de plus en plus évident, il est fait étalage de ses statistiques. Il est délicat, ce mercredi, de ne pas renouveler la formule puisque le Français (26 ans) semble changer d’étage match après match. Il compte désormais neuf buts en C1 en cinq journées, ce qui ne lui était encore jamais arrivé dans sa carrière et le place tout en haut du classement des buteurs, assez loin devant le Nigérian de Galatasaray, Victor Osimhen (6 buts). Il affiche par ailleurs un bilan provisoire de 27 buts toutes compétitions et maillots confondus.
Un triplé en 6’42 » chrono
Il eut beau observer une pause de trois rencontres sans marquer avec le Real, qui correspondait étrangement à la séquence de trois matches sans victoire des Merengues, ce n’était qu’un repos passager, une petite reprise d’oxygène, une recharge qui pourrait annoncer une fin d’année 2025 en fanfare. En Grèce, il lui a fallu 6 minutes et 42 secondes entre son égalisation et son troisième but – qui aurait dû assommer l’adversaire -, troisième triplé le plus rapide de l’histoire de la compétition. Il sait au moins ce qu’il doit faire pour arracher le record : mettre trente secondes de moins puisque c’est en 6’12 » que Mohamed Salah, contre les Glasgow Rangers, le 12 octobre 2022 (7-1), a signé le triplé le plus rapide en C1.
Ensuite, Mbappé a essayé de faire marquer Vinicius, qui lui avait offert un caviar, de l’extérieur, sur l’égalisation. Le Français a insisté. Il l’a décalé (mais le Brésilien était hors-jeu de quelques centimètres). Il a fait des appels pour que le Brésilien s’en serve et se mette en position de frapper. Mais ce ne fut pas suffisant. Au moins, les deux attaquants se cherchent encore et ils continuent de nouer une relation de plus en plus étroite. Mais puisque « Vini » peinait, c’est encore « Kyky » qui a fait le métier en ajoutant un quatrième but, huit minutes après que Mehdi Taremi marque de la tête et diffuse la menace d’une tragédie grecque.
Son 3e quadruplé
Dans sa carrière, Mbappé n’a pas souvent marqué de quadruplé. Il en comptait deux : un face au Kazakhstan en bleu (8-0, le 13 novembre 2021) et un contre Lyon avec le PSG (5-0, le 7 octobre 2018). Celui-ci, avec le maillot du Real, a forcément une saveur particulière, d’autant qu’il offre à lui seul une victoire qui semblait s’échapper tout doucement, ce qui aurait placé Xabi Alonso dans une situation très inconfortable.
L’entraîneur madrilène doit se réjouir de ne pas avoir imposé à son avant-centre des replis défensifs automatiques, peu importe qu’il ait perdu le ballon sur l’ouverture du score de l’Olympiakos. Il peut aussi se féliciter d’avoir su nouer une relation privilégiée avec lui. Sans Mbappé, qui a marqué 9 des 12 buts du Real en C1, l’équipe ne serait sans doute pas 5e au classement provisoire. Avec Mbappé, qui déclarait mercredi soir au micro de Movistar, « les joueurs, nous devons nous protéger et protéger l’entraîneur, on doit être unis », Xabi Alonso se sait à l’abri. Il peut continuer de lui laisser les clés.