La CCI de Grenoble a organisé une conférence sur le sujet de la transmission des sociétés. Une cinquantaine de personnes s’y sont rendues pour avoir des conseils et savoir par quoi commencer.

« Anticiper, préparer, réaliser : ce sont les trois mots-clés pour la transmission d’entreprise », indique France Verdegay, chargée de mission en transmission d’entreprises à la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Grenoble, lors de la conférence annuelle organisée par la structure sur la transmission d’entreprise, le 24 novembre, au World Trade Center, à Grenoble. La CCI précise que 185 000 entreprises sont susceptibles d’être cédées par an. L’an dernier, 55 000 cessions ont été réalisées. « 71 % des entreprises sont encore en activité cinq ans après, contre 51 % pour une création », ajoute France Verdegay. Une reprise serait donc moins risquée qu’une création. Mais, pour qu’une transmission soit réussie, il faut se préparer, idéalement de deux à cinq ans avant la date souhaitée. « Il faut savoir si le dirigeant est prêt à vendre, sur l’aspect psychologique, savoir ce qu’il va faire après et se demander s’il en aura les moyens, souligne Éric Chaloin, élu du conseil régional de l’Ordre des experts-comptables. Ensuite, la société doit être bonne à vendre, il faut que tout soit carré. Les comptes doivent refléter cela. Le repreneur doit arriver à se projeter, connaître son marché, son organisation interne, ses besoins d’investissement, etc. » D’où la nécessité de réfléchir sur soi-même, d’identifier ses forces et ses faiblesses, mais aussi de trouver des solutions palliatives, « pour que ce soit plus facile à vendre ensuite », précise Éric Chaloin. Christian Pomot, ancien dirigeant de Com & Net, l’admet : « Je ne savais pas par quel bout commencer. J’étais incapable de valoriser mon entreprise. Mais je ne voulais pas qu’elle s’arrête par écueil de la transmission. » Il s’est alors souvenu de la CCI, qui dispose d’un comité d’évaluation. Des experts-comptables peuvent aussi intervenir, des cabinets
spécialisés en cession/acquisition, etc.

Regarder tous les contrats

Il faut aussi mettre le nez dans les nombreux contrats, d’assurance, de banques, de travail, etc. L’idée : vérifier que tout est bien dans les clous. « Une SCI peut détenir les locaux de l’entreprise, il faut voir si un bail commercial doit être refait pour le remettre dans les prix du marché, illustre Me Sophie Colomb, membre de l’Ordre des avocats du Barreau de Grenoble. Il y a aussi le cas des propriétés intellectuelles. Le dirigeant peut être le propriétaire du brevet, il faudra alors faire une redevance d’exploitation ou céder le brevet à l’entreprise. Cela aura une conséquence sur le prix de vente. » Lorsqu’un repreneur est trouvé et que l’entreprise est cédée, il faut penser à indiquer les conditions d’accompagnement. « J’ai été étonné de l’importance de toutes les lignes du contrat, affirme Christian Pomot. L’avocat est vraiment important pour ne pas avoir de surprise. »