Les conducteurs français devront composer avec une nouvelle réalité tarifaire dès la nouvelle année. Le dispositif des certificats d’économies d’énergie, mécanisme créé en 2005 pour financer la transition énergétique, connaît un renforcement significatif qui se répercutera directement sur les prix à la pompe. Une hausse que les professionnels du secteur jugent impossible à éviter.

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Une augmentation mécanique et inévitable

L’Union française des industries pétrolières anticipe une hausse comprise entre 4 et 6 centimes par litre. Le poids des certificats d’économies d’énergie dans le prix du carburant passera de 11 centimes actuellement à 15-17 centimes dès janvier. Cette évolution découle d’un décret publié au Journal officiel le 4 novembre dernier, qui augmente de 27% les obligations imposées aux fournisseurs d’énergie pour la période 2026-2030. L’enveloppe globale du dispositif atteindra plus de 8 milliards d’euros en 2026.

Olivier Gantois, directeur de l’Ufip Énergies et mobilités, souligne l’inéluctabilité de cette répercussion tarifaire. Les distributeurs, dont les marges nettes se limitent à 1 ou 2 centimes par litre, ne pourront absorber cette hausse. Contrairement au gaz et à l’électricité, le marché des carburants n’est pas régulé, laissant chaque acteur libre de fixer ses tarifs.

Le leasing social relance l’électrique, mais l’hybride domine toujours

Face à cette perspective de hausse, la mobilité électrique pourrait sembler une alternative logique. À domicile, une recharge électrique revient environ trois fois moins cher qu’un plein d’essence pour une distance équivalente.

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Le marché des véhicules électriques a connu une année contrastée. Après une baisse de 2,6 % en 2024 et un premier semestre 2025 difficile, octobre a marqué un tournant spectaculaire avec une explosion de 63,2 % des immatriculations grâce au retour du leasing social. Sur les dix premiers mois de 2025, les ventes progressent finalement de 5,2% par rapport à 2024.

Cette embellie récente masque toutefois une réalité plus complexe. Car si l’électrique rebondit grâce aux aides publiques, les Français préfèrent manifestement le compromis hybride. Les Français préfèrent manifestement le compromis hybride. Selon l’association européenne des constructeurs automobiles, les véhicules hybrides ont représenté 44,5 % des ventes en France en 2025, contre 34,6 % dans l’ensemble de l’Union européenne. Dans le même temps, la France enregistre la plus forte baisse d’achats de véhicules à essence de l’UE avec -32,3 %, signe d’un abandon du thermique pur sans basculement vers le tout électrique.

Le prix d’achat reste le principal obstacle. Une Peugeot e-208 électrique est entre 12 % et 45 % plus chère que sa version essence selon le profil de l’acheteur, indiquait en mars l’UFC-Que Choisir. Les économies réalisées à l’usage ne compensent cette différence qu’après plusieurs années d’utilisation intensive. Sans aide publique massive comme le leasing social, la hausse des carburants de janvier risque donc davantage de conforter l’hybride dans sa position dominante que de provoquer un basculement durable vers l’électrique.

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