Par

Briac Trébert

Publié le

27 nov. 2025 à 10h37

La grippe débarque. Santé publique France, qui analyse les données épidémiologiques et virologiques issues de la médecine ambulatoire (de ville), des collectivités de personnes âgées et des hôpitaux, ainsi que les données concernant les décès, le confirme dans son bulletin diffusé ce mercredi 26 novembre 2025. 

L’augmentation des indicateurs grippe est désormais bien perceptible, et certaines régions passent ainsi en pré-épidémie en cette fin novembre 2025, ainsi qu’un département en épidémie.

Les régions Île-de-France, Normandie et Nouvelle-Aquitaine sont celles identifiées en pré-épidémie grippe. Le département d’outre-mer de Mayotte, lui, est en alerte épidémie.

Les enfants particulièrement touchés

Et ce sont les enfants qui semblent pour l’heure les plus touchés, selon Santé publique France. Les indicateurs à l’échelle nationale grimpent (doucement) et l’épidémie annuelle débute, donc.

Le stade de pré-épidémie est le moment où les chiffres commencent à grimper, mais où tous les indicateurs ne sont pas encore dans le rouge.

Du 17 au 23 novembre 2025, l’activité grippale a augmenté dans toutes les classes d’âge dans l’Hexagone, indiquant un démarrage de la circulation des virus grippaux en population générale et particulièrement chez les enfants. L’Ile-de-France, la Normandie et
la Nouvelle-Aquitaine passent en pré-épidémie. Les virus de type A est très largement
majoritaire, avec une co-circulation des sous-types A(H1N1)pdm09 et A(H3N2).

Santé publique France, ce mercredi 26 novembre 2025

Comme l’année dernière, les clusters de grippe en Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) devraient prendre le relais de ceux de Covid-19, ces prochaines semaines.

L’an dernier, la grippe avait débuté en décembre 2024 et duré 12 semaines

Le virus de la grippe sévit habituellement d’octobre à mars. En métropole, l’an passé, l’épidémie de grippe avait été longue et sévère. Elle avait débuté en décembre 2024 et duré 12 semaines.

Elle avait été marquée par la co-circulation des trois virus A(H1N1), A(H3N2) et B/Victoria, et avait été responsable de près de trois millions de consultations chez un médecin pour syndrome grippal, 29 000 hospitalisations après passage aux urgences pour grippe/syndrome grippal et environ 17 600 décès en excès, toutes causes confondues.

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La campagne de vaccination ouverte jusqu’au 31 janvier 2026 avec cinq vaccins

L’importance de la vaccination contre la grippe des personnes à risque de complications et les professionnels de santé, est mise en avant par les autorités sanitaires.

Si la vaccination ne permet pas toujours d’éviter la grippe, elle réduit le risque de complications graves ou de décès. La campagne de vaccination a débuté le 9 septembre à Mayotte et le 14 octobre 2025 en métropole, aux Antilles et en Guyane. Une campagne ouverte jusqu’au 31 janvier 2026.

Parce que ce virus évolue chaque année, il est indispensable de s’en protéger et de se faire vacciner tous les ans « dès l’ouverture de la campagne », conseillent les autorités.

Pour la saison 2025-2026, cinq vaccins trivalents protégeant contre trois souches de virus sont utilisés : deux souches virales de type A (H1N1 et H3N2) et une souche virale de type B (Victoria), qui sont les souches circulantes actuellement. 

Ces vaccins sont Flucelvax Trivalent®, Influvac Trivalent® et Vaxigrip Trivalent®. Ils sont utilisables chez l’enfant à partir de six mois et chez l’adulte. Les vaccins trivalents Efluelda® et Fluad® sont indiqués uniquement pour les plus de 65 ans.

Et il est possible de se faire vacciner contre la grippe et le Covid-19 le même jour. Les injections se font alors dans deux endroits différents (les deux bras par exemple).

Quelles sont les personnes à risque ?

Les personnes éligibles à la vaccination contre la grippe sont :

  • Les personnes âgées de 65 ans et plus.
  • Les personnes de moins de 65 ans, y compris les enfants dès l’âge de 6 mois, souffrant de certaines maladies chroniques.
  • Les femmes enceintes.
  • Les personnes souffrant d’obésité (indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 40).
  • Les personnes séjournant dans un établissement de soins de suite ou dans un établissement médicosocial d’hébergement, quel que soit leur âge.

La vaccination est aussi recommandée à d’autres populations afin d’assurer une protection indirecte en vaccinant :

  • Les professionnels de santé et tout professionnel en contact régulier et prolongé avec des personnes à risque de grippe sévère.
  • L’entourage des nourrissons de moins de six mois à risque de complication grave de la grippe et des personnes immunodéprimées.
  • Les aides à domicile des particuliers employeurs vulnérables.
  • Le personnel navigant des bateaux de croisière et des avions, le personnel de l’industrie des voyages accompagnant les groupes de voyageurs (guides).
  • Les professionnels exposés aux virus influenza porcins et aviaires, pour éviter la transmission aux animaux des virus influenza humains. C’est une mesure de protection collective contre les virus porcins ou aviaires et cette vaccination contre la grippe humaine peut en ralentir la circulation.

Pour toutes ces personnes, l’Assurance maladie prend en charge leur vaccin à 100 %.
Le vaccin contre la grippe saisonnière est également proposé aux enfants de 2 à 17 ans révolus sans maladie chronique (comorbidité) et est prise en charge à 65 %.

D’autres moyens pour diminuer les risques

Les gestes barrières diminuent également le risque d’être contaminé par le virus et limitent sa propagation lors d’une épidémie. Santé publique France a d’ailleurs lancé une campagne de communication (spots télé et radio, affichage…) pour inciter à respecter les trois principaux gestes de protection contre l’ensemble de ces maladies. Il s’agit de :

  • Mettre un masque « dès les premiers symptômes ».
  • Se laver souvent et correctement les mains.
  • Aérer régulièrement les pièces.

La grippe est une maladie contagieuse, qui peut être très grave. Des complications peuvent apparaître (complications cardiaques, infections pulmonaires, aggravation d’une maladie chronique…).

Les autorités sanitaires françaises se sont félicitées cette semaine d’un bon démarrage pour la vaccination, après des taux médiocres en 2024/2025, mais ont prévenu qu’il était trop tôt pour tirer de fermes conclusions sur le succès de la campagne.

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