«Maman, j’ai mal.» La petite Ava (1) recule brusquement lorsque sa mère lui approche la crème hydratante de son sexe, dans la salle de bains. Julie (1) constate un gonflement inhabituel, tente de comprendre, panique. «Qui t’a fait ça ?» «C’est un garçon grand.» Puis : «Adulte.» Avant de décrire des faits s’apparentant a minima à une agression sexuelle. Quelques minutes plus tôt, ce vendredi 21 novembre, l’enfant de 3 ans, en petite section de maternelle à l’école Servan (XIe arrondissement de Paris), venait déjà de prononcer des mots étranges, jamais utilisés à la maison pour définir ses parties intimes. La veille, sa mère avait remarqué un comportement inhabituel. Ava, d’ordinaire joyeuse et volubile, était restée en retrait après l’école, avait refusé de manger et demandé à dormir dans le lit de sa mère.

Sous le choc de l’annonce, Julie l’habille, l’emmène à l’école, prévient sa maîtresse sur le chemin. Dans le bureau de la directrice, la fillette répète exactement la même chose : «un garçon grand», «adulte», avant de préciser : «Qui m’accompagne aux toilettes.»

La directrice assure : «On ne laissera pas passer ça», qu’elle va faire un signalement et lui recommande d’aller voir un médecin. Cette nouvelle affaire surgit alors que