Par

Thomas Blanc

Publié le

27 nov. 2025 à 14h30

Les problèmes liés à la consommation d’alcool rue du 22 Novembre et Grand’Rue à Strasbourg sont récurrents. « Les riverains écrivent de nombreuses lettres à la mairie et à la préfecture », indique Cécile Rackette, sous-préfète du Bas-Rhin. Cela avait d’ailleurs poussé la Ville de Strasbourg à réagir plus tôt cette année avec un arrêté interdisant la consommation d’alcool dans ce secteur.

Cette fois, c’est un commerce de proximité qui se voit intimer l’ordre de ne plus vendre d’alcool.

Le magasin U Express de la rue du 22 Novembre ne peut plus vendre d’alcool

Le magasin U Express, donnant à la fois sur la Grand’Rue et la rue du 22 Novembre, a, depuis le mercredi 26 novembre, interdiction de ventre de l’alcool. Un arrêté préfectoral lui a « retiré son autorisation d’en vendre car il ne remplit plus les conditions de bonne morale », explique Mme Rackette à Actu Strasbourg.

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La raison à cela : les employés du magasin auraient, selon la préfecture, pour consigne de vendre de l’alcool à des personnes déjà en état d’ébriété, ce qui est interdit par le code de la santé publique. « Un contrôle le 26 février 2025 par la police a permis de témoigner de cette pratique. Depuis, la procédure a été engagée pour lui retirer son autorisation ».

« Comment on va faire désormais ? »

Cette décision s’applique donc pour tous les clients et à toute heure de la journée. Pour les habitués du commerce, comme Mohamed, « c’est une honte car c’est difficile pour le personnel de savoir qui est alcoolisé ou non. J’habite le quartier et je vais devoir faire plusieurs centaines de mètres spécifiquement pour acheter ma bouteille de vin maintenant ».

Le magasin a mis en place des affichettes pour avertir ses clients.
Le magasin a mis en place des affichettes pour avertir ses clients. (©Thomas Blanc / Actu Strasbourg)

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Idem pour Joëlle, qui travaille dans la rue du 22 Novembre et se demande « comment on va faire désormais ? » Elle confesse « être totalement d’accord sur le fait de ne pas vendre d’alcool aux mineurs et aux personnes alcoolisées » mais reconnaît que « c’est très embêtant pour les autres ».

« Cela ne fait que déplacer le problème plus loin »

Audrey, une habitante de la Grand’Rue, fustige la mesure administrative. « La préfecture devrait plutôt s’occuper des personnes dans la rue au lieu de remettre la faute sur un magasin. Les personnes en question feront comme nous, elles iront acheter ailleurs. ».

Une commerçante de la même rue estime également que « cela ne fait que déplacer le problème plus loin. Ces personnes restent là car il y a du passage et ça leur permet de faire la manche. L’alcool, elles iront le chercher dans d’autres commerces alentour ».

Pas de nouvelle autorisation en vue

Pour récupérer cette autorisation, le gérant du U Express devra mettre en place « une nouvelle manière de procéder puis refaire une demande d’autorisation que la préfecture examinera », conclut Cécile Rackette, en précisant que cela ne se fera pas rapidement.

Sollicitée, la direction du magasin n’a pas souhaité faire de commentaire.

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