C’est devenu une habitude. « Comme chaque année depuis trois ans maintenant, Île-de-France Mobilités réévalue ses tarifs afin de mieux financer les évolutions majeures que connaît le réseau », déclare l’autorité en charge des transports ce jeudi.

Conformément à un accord financier signé en 2023 avec le gouvernement, l’ensemble des tarifs sont revus au niveau de l’inflation projetée pour l’année suivante, à laquelle s’ajoute 1 point. Les nouveaux tarifs seront soumis au vote le 10 décembre.

2 euros de plus pour le Navigo mois

Concrètement, à compter du 1er janvier 2026, pour leur abonnement Navigo mensuel (plein tarif), les voyageurs devront s’acquitter de 2 euros de plus qu’en 2025, soit 90,80 euros.

Le Navigo annuel passe à 998,80 euros, ce qui équivaut à 22 euros de plus. Le Navigo semaine, lui, monte à 32,40 euros. Les scolaires et étudiants voient également le tarif de l’Imagine R changer : il en coûtera 393,30 euros.

Cinq centimes de plus sur les tickets

Pour ce qui est des titres à l’unité, ils prennent pour la plupart 5 centimes d’euros de plus. C’est le cas du ticket métro-train-RER, à 2,55 euros désormais, et du ticket bus-tram (2,05 euros). Les voyageurs ayant souscrit à la formule Liberté + n’échappent pas à la hausse. Le trajet en métro-train-RER, avec correspondance bus ou tram offerte, atteint 2,04 euros (au lieu de 1,99 euros). Le voyage en bus ou tram avec Liberté + monte de 4 centimes (1,64 euros).

A noter enfin que le tarif unique pour les aéroports d’Orly ou Roissy évolue d’un euro, pour atteindre 14 euros. Précision : la desserte des aéroports reste incluse dans le Navigo mois ou annuel.

« Pas grand-chose de neuf qui pourrait les justifier »

Cette nouvelle hausse, bien sûr, n’est pas une bonne nouvelle par les usagers. « On pouvait s’y attendre. Ces augmentations ne sont pas une grande surprise. Elles sont conformes à ce qui avait été prévu entre l’État et la Région en 2023 », réagit Marc Pélissier, président de l’association des usagers des transports d’Ile-de-France (AUT-IDF).

Si le représentant des voyageurs n’est pas étonné par ces hausses, il rappelle qu’elles n’interviendront pas forcément au meilleur moment. « En 2026, il n’y aura pas grand-chose de neuf sur les réseaux qui pourrait les justifier. On espère au moins que les investissements permettront des améliorations visibles sur les RER et notamment sur les lignes D et E où les trains neufs commencent à arriver », indique-t-il. Et de suggérer au passage de renforcer les dispositifs de dédommagement accordés (une fois par an) aux usagers des lignes au fonctionnement le plus dégradé. « C’est une piste pour mieux faire passer les augmentations auprès des habitués des lignes les moins performantes ! »

Du côté d’IDFM, on met en avant le caractère modéré de ces évolutions et les vertus d’un « bouclier tarifaire qui limite la hausse du passe Navigo ». L’autorité présidée par Valérie Pécresse rappelle l’extension des lignes et des services proposés aux voyageurs. « Avec 1400 trains, métros, RER et tramways neufs ou rénovés depuis 2016 ou encore le renouvellement en cours de la totalité de la flotte bus et cars en Île-de-France, le réseau francilien se modernise à grande vitesse. »

Le 13 décembre, s’ajouteront le téléphérique Câble 1, dans le Val-de-Marne, puis le Tzen 4, un bus à haut niveau de service, dans l’Essonne, début 2026. En revanche, les Franciliens devront encore patienter pour découvrir les lignes du Grand Paris Express. La 15 sud, reliant Noisy-Champs à Pont-de-Sèvres, ne devrait être mise en service que début 2027.

« Toutes ces nouveautés ont un coût important, car l’augmentation de la taille du réseau induit une hausse des coûts d’exploitation et de fonctionnement. L’objectif, pour Île-de-France Mobilités, est de répartir cette hausse des coûts d’exploitation sur l’ensemble des acteurs (État, collectivités, entreprises, usagers réguliers et occasionnels, touristes) de manière équitable ».