Michel Picon, président national de l’Union des entreprises de proximité, U2P, est venu en Pays de la Loire rencontrer des artisans et commerçants.

À La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique), près de Nantes, accompagné d’Eric Girardeau, président de l’U2P des Pays de la Loire, il a visité, jeudi 27 novembre, des artisans du bâtiment, une fleuriste, un agent immobilier, mais aussi la boucherie La Chapelaine qui vient d’être reprise par deux jeunes femmes.

 La transmission de nos entreprises de proximité est le sujet majeur actuellement. 310 000 TPE (très petites entreprises) sont à transmettre d’ici cinq ans », annonce Michel Picon. Or, le dirigeant en solo ou avec une poignée de salariés est souvent seul face à cette passation.  Le cédant doit anticiper la transmission, chercher un repreneur. Et ce dernier doit aussi se former à cette nouvelle étape. 

Sans transmission, le commerce ou l’atelier peut simplement disparaître du territoire, comme l’augmentation du nombre de radiations pures, sans défaillances, le montre déjà.

Une plateforme gratuite pour la transmission

L’U2P vient de mettre en ligne une toute nouvelle plateforme pour ces transmissions d’entreprise :  Créer et reprendre a été conçu avec nos 124 organisations professionnelles. Reprendre une entreprise artisanale, cela veut souvent dire déménager dans un nouveau territoire. Cette plateforme aide à ces changements aussi bien au niveau professionnel que privé et familial. 

Michel Picon déplore d’ailleurs la baisse des aides pour employer des apprentis :  Au-delà de la perte possible de savoir-faire, ce sont aussi des futurs salariés qui auraient pu, un jour, reprendre l’entreprise de leur employeur. 

L’autre évolution attendue prochainement consistera à mettre en ligne les informations sur les entreprises à céder à France.  L’U2P est dans son rôle d’accompagnement avec ce nouveau service. Comme elle le fait en proposant des formations à l’IA aux dirigeants de petites entreprises, un autre enjeu. 

Crainte pour les commandes publiques

Face à la difficulté de voir la France se doter d’un budget, le président de l’U2P a des craintes sur les répercussions des commandes publiques.  Les entreprises de proximité comptent sur ces budgets, or, actuellement, ce sont près de 8 milliards d’euros de commandes publiques auprès des départements qui sont gelés, avec l’absence de vote de budget.  Des marchés en moins qui viennent s’ajouter à une consommation atone.  Il est forcément à craindre de nouvelles défaillances d’entreprises face à ces deux réalités.