Par

Laurent Fortin

Publié le

27 nov. 2025 à 22h25

Le vélo est devenu leur moyen de transport. Pour sortir, se promener ou aller travailler, Yvan et Sabrina Lechevallier enfourchent leurs deux-roues.

C’est une habitude. La voiture ne bouge pas beaucoup. Déjà, avec nos trois enfants, on partait régulièrement en vacances sur ce mode (Canal du midi, Canal de Nantes à Brest, Vélodyssée, Loire à vélo…).

Le couple

L’informaticien de la SNCF et celle qui travaille dans une association régionale d’appui et d’expertise en nutrition font même route ensemble vers Nantes, au quotidien. La cinquantaine se profilant, les deux habitants de Vertou ont décidé de pousser leurs limites au-delà des frontières hexagonales. Une traversée de l’Europe jusque sur les rives de la Mer noire en Roumanie. Au total, 8 500 km. Sur six mois.

On n’avait pas d’appréhension. On savait que c’était dans nos capacités. D’autant que depuis trois ans, suite à un souci de santé, je suis équipée d’un vélo à assistance électrique.

Sabrina Lechevallier

L’itinéraire tracé, le matériel défini et les employeurs prévenus… le duo a pris la route en avril dernier.

Vidéos : en ce moment sur Actu

Cela a été une aventure extraordinaire. Jamais un jour on a eu envie de rentrer. Jamais on a maudit ce périple. S’il y a eu quelques journées plus galères (une topographie très accidentée dans le cœur de la Grèce ou météo difficile entre la fraîcheur printanière en Allemagne et en Autriche et la canicule en Europe de l’est), elles ont très vite été gommées par les rencontres humaines ou les beautés de la nature.

Le couple

Ils sont revenus depuis début octobre.

Votre région, votre actu !

Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.

S’incrire
60 km par jour en moyenne

Chaque jour, le couple effectuait une soixantaine de kilomètres, portant plus d’une centaine de kilos de matériel.

C’était notre rythme, indique le couple. Parfois on a fait davantage, mais il ne fallait pas beaucoup plus, sinon on le payait physiquement. On avait également prévu de rester dans certaines villes, jusqu’à trois jours, histoire d’en profiter. Le projet n’était pas basé sur la performance, il y avait une partie touristique. L’idée était aussi de dormir chaque soir en camping (70 % des cas, le reste en chambre d’hôtes), pour profiter au maximum de cette liberté et de l’harmonie avec l’environnement.

Et des moments magiques, il n’y en a eu quelques-uns : entre cette traversée de tortues au milieu de nulle part en Roumanie, ce chant de rossignols en Bourgogne et tous ces couchers et levers de soleil, les cartes postales mentales ne manquent pas.

Il y aura aussi pas mal d’album-photos je pense

Sabrina Lechevallier

Il y en a des centaines à trier. Tout comme synthétiser les 3 500 pages compilées dans leur blog, écrites chaque soir par Yvan Lechevallier.

sabrina et Yvan Lechevallier ont traversé l'Europe d'ouest en est.
Sabrina et Yvan Lechevallier ont traversé l’Europe d’ouest en est. ©Yvan et Sabrina Lechevallier« Des moments magiques »

Les rencontres avec la population locale font partie aussi des souvenirs comme celle avec cette famille roumaine qui ont instantanément offert le couvert un soir, cet important producteur de cerises en Serbie qui leur a offert ses fruits ou encore ses applaudissements naturels lors de la traversée de Bratislava (Slovaquie).

Il y a eu des dizaines et des dizaines d’échanges au cours de notre périple de 180 jours. On a été très surpris d’une manière générale de l’accueil des habitants. Peut-être facilité par la présence de notre drapeau bleu-blanc-rouge sur le vélo. D’ailleurs, c’est au fil des discussions qu’on a pu se rendre compte comment la France était un pays très apprécié. Certains nous ont même demandé ce qu’on faisait chez eux, car il y avait tout en France.

Yvan Lechevallier

Solidité du couple à l’épreuve

Une aventure qui a permis de jauger la solidité du couple. « Même après 35 ans, » indique Sabrina Lechevallier.

Car à deux, il vaut mieux d’abord se préoccuper de l’autre, avant de se préoccuper de soi. De savoir comment il vit l’aventure et de connaître ses capacités.

De ce côté-là, il n’a aucunement déraillé.

Sur un plan mental, c’est un magnifique défi. Moi qui suis sujette aux migraines depuis mon adolescence, je n’en ai fait qu’une seule. L’absence de charge mentale, la liberté, la soumission aux émotions, le lâcher prise… font un bien extraordinaire. Et efface tous les bobos. A tel point que si je pouvais repartir demain, je le ferai.

D’ailleurs, altruiste, le couple entend faire partager son expérience à ceux qui le souhaitent. Il prévoit une soirée début 2026, avec l’association Ici pour demain dont ils sont membres. Pour susciter des tentations. Et vivre sans regret.

Pour les personnes intéressées, contact : [email protected]

Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.