Par
Margot Nicodème
Publié le
27 nov. 2025 à 6h20
Il s’est octroyé plus de liberté qu’il n’y était autorisé, et il a écopé pour cela d’une peine de prison ferme. Un Lillois de 54 ans s’est évadé en juillet dernier du quartier de semi-liberté d’Haubourdin (Nord), où il purgeait une peine d’emprisonnement depuis novembre 2023. Son explication, au tribunal de Lille le 24 novembre, est simple : il en avait sa claque d’effectuer le « trajet trop compliqué » jusqu’à son travail.
« Ça ne me posait pas problème car je n’avais plus qu’un mois à faire »
« Je ne me suis pas posé la question », a-t-il déclaré depuis le box vitré de la salle des comparutions immédiates. Il a tout bonnement décidé de ne pas rentrer au centre de semi-liberté, le 24 juillet 2025, pour deux raisons. La première, le trajet jusqu’à son travail, qu’il avait à l’époque et qu’il n’a plus aujourd’hui, était « assez long » et « trop compliqué ». L’autre raison, c’est qu’il a estimé qu’il ne lui restait plus longtemps à purger, et que son absence serait balayée sous le tapis.
« Ça ne me posait pas problème car je n’avais plus qu’un mois à faire, se justifie-t-il. Je n’ai pas réfléchi, je ne me suis pas posé la question. » La magistrate le questionne sur son silence auprès de l’administration pénitentiaire. Il répond qu’il avait bien « demandé à [son] ex-compagne de prévenir » le centre de sa décision de ne pas réintégrer les lieux, mais force est de constater qu’elle ne l’a pas fait.
S’il avait bien un emploi en tant qu’intérimaire à l’été, son contrat n’a pas été renouvelé et il est sans activité depuis octobre. Il vit aujourd’hui du RSA et d’aides sociales complémentaires, pour un montant total qui avoisine le Smic.
Il avait été condamné en novembre 2023 pour des faits de vol. C’est lors d’une patrouille banale que les policiers le reconnaissent à Lille. Après vérification, l’homme est bel et bien recherché depuis le 27 juillet. Il est interpellé et placé en détention provisoire le 22 novembre.
Le Lillois a 38 mentions à son casier judiciaire, dont 32 liées à des atteintes aux biens, les autres relevant des infractions aux stupéfiants. Car le prévenu est un consommateur de cannabis.
Le procureur requiert contre lui 6 mois de prison ferme avec maintien en détention. « L’intéressé avait eu la chance de bénéficier d’une mesure de semi-liberté… Oui, parce que c’est une chance », rappelle-t-il. Le tribunal suit ces réquisitions : le quinquagénaire est maintenu en détention et devra purger une peine de 6 mois.
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.