Il y a autant d’émail dans son sourire que dans ses céramiques, et ça fait du bien ! Anouchka est potière à Rennes depuis avril 2022. Son atelier ne désemplit pas.

« Potière, artisane céramiste ». Anouchka se définit ainsi. Elle fait de l’artisanat, pas de l’art. « La nuance est dans l’esprit rustique d’une poterie », prévient-elle.

Dans son atelier – salle de cours du boulevard de Metz, les étagères regorgent de créations. « Un peu des miennes, mais surtout celles de mes élèves, fidèles et nombreuses », explique la jeune Bretonne. « Je dis ‘nombreuses’, car en trois ans je n’ai eu qu’un élève masculin », plaisante-t-elle.

Âgées de 27 à 77 ans, les élèves d’Anouchka apprécient de créer de leurs mains, dans un espace à la fois convivial et professionnel. « Certaines participantes reviennent pour des sessions de trois mois depuis l’ouverture », se réjouit l’artisane. « Elles apprécient ma pédagogie et ma bonne humeur, mais surtout cet espace qui leur permet d’alterner entre le modelage et le tournage », précise Anouchka tout en vérifiant la chaleur de son four, qui refroidit. Avec une température qui monte à 1 265°C, autant dire que la descente est longue.

Photo J.MOREAU

L’utilitaire avant tout

Quand on parle poterie, l’éventail des possibilités est vaste. « Les stagiaires ont énormément d’idées. Je suis là pour les accompagner et jamais pour les freiner dans leur élan créatif », confie Anouchka qui avoue favoriser les créations « utiles ».

« Même si, parfois, certains apprentis-potiers veulent se lancer dans un objet original, j’aime quand la création est utile avant tout », commente la prof au grand sourire. « Tasses, assiettes, gobelets, écuelles, vases ou porte-savons sont des produits phares. Ils servent au quotidien », ajoute-t-elle.

Et c’est tout l’intérêt de la poterie ou de la céramique : « Depuis plusieurs années, on voit la passion grandissante des Français pour le bricolage, la couture : le ‘fait-main. Ce besoin de créer, de se poser, est notable », constate Anouchka. Et de préciser « La poterie a – en plus – ce côté régressif de patouiller dans de la matière ! »

Se garder du temps pour produire

Le succès des cours proposés par Anouchka la surprend encore aujourd’hui. « Au départ, je pensais proposer quelques dates, et surtout produire. J’avoue que recevoir des élèves dans de bonnes conditions prend énormément de temps. En amont comme en aval. Mais j’essaye de trouver des moments propices à la création », admet la potière qui prépare actuellement une série de tasses originales pour un coffee shop de Pacé.

« J’ai la transmission, le partage dans la peau. Ça ne me dérange pas de consacrer une grande partie de mon agenda aux cours », tempère-t-elle.

Photo J.MOREAU

Recherche local

Si Anouchka occupe depuis 2022 les anciens locaux d’une entreprise de montage vidéo, le bail précaire qui l’avait séduite à l’époque touche à sa fin. « J’aimerais trouver rapidement un endroit où poursuivre mes cours. Dans le meilleur des cas, un bail précaire (car il est synonyme de liberté… et de bon marché) », lance-t-elle, comme une bouteille (en céramique) à la mer. « Un particulier qui aurait un grand espace inoccupé, voire un atelier partagé me conviendrait aussi », complète-t-elle.
50 à 70m ² lui iraient parfaitement.

Dans l’idéal, un nouveau lieu avant les fêtes tomberait comme un cadeau de Noël. Le temps presse un peu pour la jeune artisane… Mais décidément, le stress n’a pas de prise sur elle.

Pratique : Pour découvrir les créations d’Anouchka, visitez son compte Instagram 
Pour vous lancer dans la poterie et bénéficier de ses talents de pédagogue, c’est ici, ou là